Qatar 2022 :  UNE COUPE DU MONDE PAS COMME LES AUTRES - Radio M

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Qatar 2022 :  UNE COUPE DU MONDE PAS COMME LES AUTRES

Radio M | 20/11/22 15:11

Qatar 2022 :  UNE COUPE DU MONDE PAS COMME LES AUTRES

Tous les regards seront tournés vers le petit émirat du Golfe où s’ouvre aujourd’hui la 22e édition de la coupe du monde de football.

Par Meziane Isli

Jusqu’aux derniers jours avant l‘ouverture de la cérémonie officielle, la polémique n’a pas cessé autour de l’organisation de ce tournoi planétaire, suivi par des milliards de personnes à travers le monde, par la richissime monarchie du golfe.

Depuis son attribution de l’organisation par l’instance mondiale du football (FIFA) en 2010, le Qatar a dû faire face à une campagne hostile, à des accusations de corruption et de mauvais traitement des migrants travaillant sur les chantiers de construction des stades et des hôtels dédiés à la compétition.

Durant douze longues années, il a dû être confronté à des tentatives de déstabilisation et de sabotage où se succèdent  enquêtes, pressions de certaines ONG et lobbies et des compagnes d’intoxication. « Ils ont acheté le mondial », avait écrit dans un courriel en 2011, l’ex numéro deux de la FIFA, Jerôme Valcke au président de la confédération de football d’Amérique du nord, d’Amérique centrale et des caraïbes.

Cette phrase, quand bien même justifié plus tard par l’auteur comme faisant référence aux milliards de dollars dépensés par l’émirat pour justifier l’organisation, trahit par certains aspects les soupçons nourris autour de l’organisation de ce mondial par un pays à peine plus grand qu’une wilaya ordinaire du nord de l’Algérie.

En 2017, le Qatar est soumis à un embargo de la part de ses voisins l’Arabie Saoudite, Les Emirats arabes Unis et la Bahrein au motif  de son refus de s’aligner sur leur politique anti-iranienne et de sa proximité avec certains mouvements islamistes. Sa chaine sportive Beinsport a même été piratée faisant perdre au Qatar des milliards de dollars.

En plus d’une décennie, tout a été entrepris pour retirer l’organisation à ce pays et à ternir son image. Dernière salve en date : la polémique sur l’alcool et la présence des LGBT.  

Mais face à toutes les tentatives de déstabilisation, le Qatar, puissance gazière, a usé de l’arme redoutable qu’il maitrise le mieux : la diplomatie du portefeuille et un lobbying discret mais efficace. «Aujourd’hui, je me sens qatari, aujourd’hui je me sens arabe, aujourd’hui je me sens africain, aujourd’hui je me sens gay, aujourd’hui je me sens handicapé, aujourd’hui je me sens travailleur migrant », a affirmé Samedi, la veille de la compétition, le patron de la FIFA, Gianni Infantino, comme pour répondre à toutes les attaques dont a fait l’objet le Qatar.

Peu avant lui, c’est le Président français, Emanuel Macron de voler au secours de la monarchie. « Il ne faut pas politiser le football ».

Mais au-delà des attaques et toutes les campagnes qui l’ont ciblé, le Qatar a pourtant montré ses capacités d’organisation et la qualité des infrastructures dont il dispose, comme il l’a prouvé lors de l’organisation de la coupe arabe. Son challenge aujourd’hui est de réussir sa coupe du monde qui verra 32 pays en compétition durant un mois. Il s’agit pour les participants de succéder à la France vainqueur de l’édition 2018 en Russie.

Si ses détracteurs demeurent sceptiques, le pays organisateur et ses soutiens prédisent plutôt un tournoi haut en couleurs jamais organisé jusque-là. Mais la première victoire du Qatar est déjà là : une ascension fulgurante sur la scène internationale et construction d’une image auprès de l’opinion internationale. Beaucoup sauront désormais le situer sur une carte géographique, comme aurait dit Nelson Mandela. Reste que le Qatar n’est pas à l’abri de soubresauts : des enquêtes sont toujours en cours dans certains pays occidentaux autour de plusieurs aspects liés à l’attribution de l’organisation de cette coupe du monde décidément pas comme les autres.