Le procès en appel de Said Bouteflika, frère et Conseiller de l’ancien président de la République, des généraux Mohamed Mediene et Athmane Tartag, ex-directeurs des services secrets, Louisa Hanoune, secrétaire général du Parti des travailleurs, a repris, ce dimanche 9 février 2020, au tribunal militaire de Blida, sans la présence de la presse. Les accusés sont poursuivis pour « complot ayant pour but de porter atteinte à l’autorité militaire » et « complot contre l’autorité de l’Etat », fait prévus dans les articles 77 et 78 du code pénal et 284 du code de justice militaire. L’ancien ministre de la
Défense nationale le général major Khaled Nezzar, son fils Lotfi, et Farid Benhamdine, président de la Société algérienne de pharmacie (SAP) sont cités dans la même affaire. Nezzar et Lotfi, actuellement à l’étranger, ont été condamnés par contumace à 20 ans de réclusion criminelle, le 25 septembre 2019. Said Bouteflika, les généraux Toufik et Tartag et Louisa Hanoune ont écopés de quinze ans de prison. Said Bouteflika a, pour rappel, refusé de répondre aux questions du juge et le général Tartag a demandé de quitter la salle d’audience. Le procès en appel, qui a débuté vers 10 h 30, s’est déroulé en absence du général Athmane Tartag. Par contre, selon l’avocat Khaled Bourayou, Said Bouteflika a parlé pour dire qu’il n’y avait aucun complot contre l’Etat ou l’armée et qu’il avait informé son frère de la réunion du 27 mars 2019 portant sur la gestion de l’après Bouteflika. « Le chef de l’Etat ne pouvait pas accepter un complot mené par son frère », a appuyé Me Bourayou.  Selon la même source, Said Bouteflika a soutenu que son frère n’avait aucune intention de se présenter pour un cinquième mandat présidentiel et que le général Ahmed Gaid Salah en a été informé.

Le général Toufik confirme avoir contacté Liamine Zeroual

Said Bouteflika a également parlé de la relation entre les généraux Ahmed Gaid Salah et Mohamed Mediène. « Le général Toufik a soutenu que la rencontre (du 27 mars) a été imposée par les circonstances exceptionnelles par lesquelles traversait le pays avec le début du Hirak. Elle ne visait pas à renverser le système mais à trouver une solution pour que le pays ne se perde pas dans les manipulations. Il a précisé avoir proposé Liamine Zeroual (pour gérer la transition après le départ de Bouteflika) », a rapporté Khaled Bourayou. Il a soutenu que, dans un premier temps, le général à la retraite Liamine Zeroual, ancien président de la République, a accepté l’offre avant de changer d’avis. « Le général Toufik a dit devant le juge qu’il était le premier à avoir mené une campagne contre la corruption », a ajouté l’avocat. Louisa Hanoune, auditionnée le matin aussi, a déclaré n’avoir jamais complotée contre le pays. « En intervenant, j’ai dit que je n’ai jamais vu dans ma vie professionnelle qu’un complot soit conseillé par le Conseil constitutionnel. Le Conseil a dit que l’armée n’a pas intervenu dans l’application de l’article 102 de la Constitution (portant sur la démission du chef de l’Etat). Il n’y a ni complot ni rien du tout », a souligné Khaled Bourayou.