Pouvoir-Hirak, le "dialogue" des arrestations: 15 personnes en garde à vue - Radio M

Radio M

Pouvoir-Hirak, le “dialogue” des arrestations: 15 personnes en garde à vue

Said Djaafer | 18/01/20 08:01

Pouvoir-Hirak, le “dialogue” des arrestations: 15 personnes en garde à vue

Le 48 ème vendredi du Hirak a montré qu’il n’y a pas de fléchissement dans l’exigence de changement de régime que martèle les Algériens depuis le 22 février. Du coté des autorités et en dépit du “dialogue” entamé par la présidence en direction de personnalités et de chefs de partis, les arrestations de militants et de manifestants ne fléchissent pas non plus. L’avocat Abdelghani Badi l’a résumé dans un post, le “Tebboune des accueils est le même Tebboune des arrestations, afin de ne pas croire qu’il y a deux Tebboune”.

De fait, le 48 ème vendredi a été marqué par de nombreuses arrestations de manifestants et de militants qui, il faut le rappeler, n’ont pas dérogé à l’attitude pacifiste qui marque le Hirak depuis le début. Le récit du journaliste Bouzid Ichalalene, arrêté rue Didouche Mourad, alors qu’il faisait son métier est édifiant. Survenant avant même le début de la marche, l’incident illustre l’état d’esprit qui règne chez les autorités à l’égard du Hirak.

Nombre de ces personnes arrêtées ont fini par être libérées au fil des heures mais dans la soirée, selon un bilan du Comité National pour la Libération des Détenus (CNLD), quinze manifestants ont été placés en garde à vue au niveau du commissariat de Cavaignac et devront être présentés devant le procureur près le tribunal de Sidi M’hamed.

Il s’agit, indique le CNLD, de “Hakim Mouhoubi (Hakim Tiroual) et Reda Bouarissa (ex détenus relâchés le 2 janvier), Amine Ben Saïd, Farid Boughida, Kamel Nemiche, Mokrane Laouchdi, Mustapha Atoui (président de l’ANLC), Zoheir Kaddam, Djamel Sellami, Docteur Djamel Eddine Oulmane, Missoum Zerrouk, Yacine Benmessaoud, Bilal Khouache et Saïd Belkaid….”

Ces nouvelles arrestations suivies d’un placement en garde à vue, avec risque de mise en détention provisoire, interviennent alors qu’un grand nombre de détenus d’opinion sont encore en prison. La liste mise à jour le 25 décembre dernier par le CNLD risque de s’allonger au rythme des arrestations qui surviennent durant des manifestations au pacifisme exemplaire.

Procès du journaliste Mustapha Bendjama

Par ailleurs, le journaliste et rédacteur en chef du journal Le Provincial doit être jugé dimanche au niveau du tribunal de Annaba. Arrêté à plusieurs reprises pour son travail de journaliste et notamment sa couverture du Hirak, Mustapha Bendjama a été frappé d’une interdiction de sortie du territoire national (ISTN) et on lui a signifié une interdiction de participer ou d’être dans les marches, rassemblements et sit-in. Mustapha Bendjama fait partie des initiateurs du mouvement des journalistes algériens unis (JAU) lancés pour défendre le droit des journalistes d’exercer librement leur métier. Dans un rapport réalisé par Khaled Drareni, publié le 31 décembre, l’année 2019 est qualifiée “d’annus horribilis” de la presse en Algérie.