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Pénurie de médicaments anti-cancer: constat alarmant

La Rédaction | 14/04/22 09:04

Pénurie de médicaments anti-cancer:  constat alarmant

Allons-nous devoir parler bientôt de crise du médicament à l’instar de celle du lait, de l’huile ou des liquidités numéraires tant la pénurie dans le secteur du médicament devient récurrente ?

Les pics pandémiques du covid-19 avait déjà montré des tensions sur les médicaments prescrits dans le protocole du traitement de l’infection covid jusqu’aux ruptures de stocks. Ainsi, le lovenox et même le paracetamol devenaient des produits rares et très demandés. Mais la pandémie covid a eu des répercussions sur d’autres pathologies et médicaments, devenus introuvables.

Déjà à fin 2020, pas moins de 300 médicaments étaient portés manquants selon le syndicat national des pharmaciens d’officine (SNAPO). Six mois plus tard, le déficit était comblé de moitié pour baisser à 100 médicaments non-disponibles.

Parmi ces derniers, les anticancéreux suscitent aussi bien la colère des patients que celle des praticiens de la santé. Et même si les incidences de la pandémie covid, notamment dans l’acheminement des médicaments y sont pour quelque chose, puisque les ruptures de stocks médicamenteux et particulièrement les anticancéreux ont été constaté dans de nombreux pays, cela n’explique pas tout.

En novembre dernier, le ministre de le santé et de le réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, a rappeler que son département « n’était plus responsable de l’enregistrement des médicaments et de l’homologation des dispositifs médicaux » pointant du doigt, sans le dire, le ministère de l’industrie pharmaceutique. Trop d’intervenants et d’interférences dans un secteur aussi sensible que celui de la santé et du médicaments ?

Pourtant, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Djamel Lotfi Benbahmed a révélé, lors du 16e salon international de la pharmacie en Algérie (SPHAL), en février dernier, qu’il existait « dix projets de réalisation d’usines spécialisées dans la production locale de médicaments utilisés dans le traitement de différents types de cancer ».

Une usine de “Orion Lab” en cours de réalisation dans la zone industrielle de Hassi Ameur (wilaya d’Oran) sur une superficie de 5000m² et qui devrait assurer la production de plus de 70 médicaments génériques destinés au traitement du cancer, selon les responsables du projet, Amel Bouguettaya, avec un développement de la forme sèche de ces médicaments disponibles dès mars dernier, alors que la production de la forme liquide est prévue pour le troisième trimestre 2022.

Une autre usine de production de médicaments génériques anticancéreux « 100% algériens » est également en cours de réalisation par les laboratoires Frater-Razes à Oued el Kerma à Baba Hassen.

Le laboratoire produit depuis quatre ans un médicament indiqué dans la prévention des complications osseuses post tumorales et le traitement des hypercalcémies malignes, le zolidro 4mg/5ml, commercialisé au prix de 12.000 DA.

La production de médicaments génériques contre différents types de cancers, qu’ils soient secs ou liquides, sera lancée « au début de l’année 2023 » selon les responsables de Frater-Razes.

Ces projets et d’autres, dans le secteur privé, s’ajoutent à ceux du Groupe public Saidal, qui a lancé trois unités dédiées au médicament oncologique, à Cherchell, Constantine et El Harrach (Alger).

D’ici là, le calvaire des cancéreux risque de durer encore longtemps et en attendant que se concrétisent ses promesses, il y a urgence à assurer la disponibilité des médicaments anticancéreux car dans le traitement oncologique, le facteur temps est une donne primordiale. Et ces médicaments en sont un élément essentiel.