Le Covid-19 est venu « frapper un pays déjà frappé ». C’est l’assertion de Pascal Boniface, géopolitologue français et fondateur et directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), sur la situation en Algérie après l’épidémie du Coronavirus.
Dans une vidéo mise en ligne sur Youtube intitulée Comprendre le monde, Boniface dressait la situation dans les trois pays du Maghreb et où il en concluait que même si les trois pays semblent avoir « contenu la pandémie », les crises économiques et sociales étaient bien là et l’Algérie, était plutôt, le plus mauvais élève du Maghreb.
Evoquant le début de l’épidémie, le patron de l »Iris a d’emblée rappelé qu’avant même d’être touché par la pandémie « le pays était déjà à l »arrêt sur le plan économique avec notamment le choc pétrolier ». Boniface explique que « le budget avait été calculé avec un baril de 60 dollars alors que son prix se situe actuellement à moins de 30 dollars ».
“Mais bien évidement le plus important est le confinement et le Hirak”, a-t-il poursuivi, indiquant que les autorités en ont profité pour multiplier les détentions des activistes, « une cinquantaine » mais aussi pour “accentuer la répression” sur les médias et les journalistes. Il citera à ce sujet « Radio M Et Maghreb Emergent qui n’étaient plus accessibles » et « Khaled Drareni qui était le correspondant de TV5 monde et RSF arrêté et accusé par le président Tebboune d’être à la solde des journaux étrangers ».
Cette répression accentuée ne signifie, toutefois pas la fin du soulèvement pacifique, pense le patron de l’IRIS. “Je ne pense pas que le Hirak soit mort il va repartir et les Algériens vont de nouveau manifester pour leur liberté”, a-t-il ajouté. Pascal Boniface, ne manque pas de souligner dans le sillage de son analyse de la situation en Algérie que le pays est aidé par deux grandes puissance à savoir la Chine et la Russie.
Ce bilan jugé « trop noir » a été critiqué par les internautes qui ont reproché à Boniface d’avoir trop terni l’image de l’Algérie et d’avoir dressé , en parallèle, un tableau plus positif que la réalité sur le voisin marocain.
Les critiques qui pleuvaient sur le patron de l’IRIS l’ont obligé à répondre à ses détracteurs sur le réseau social Facebook et à se défendre de toute « connivence » avec le Maroc.
« Suite à ma vidéo sur le covid 19 au Maghreb, je suis maintenant accusé d’être à la solde du Maroc », a écrit Pascal Boniface. « Cette manie de traiter de mercenaires tous ceux qui ne sont pas d’accord avec vous est un peu lassante » et d’ajouter pour preuve de son impartialité que ses « Atlas sont interdits au Maroc » car ils reprenaient les tracés de l’ONU pour le Sahara Occidental.