Ouverture du Festival international du théâtre à Béjaïa : "Nous voulons créer des ouvertures africaines" - Radio M

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Ouverture du Festival international du théâtre à Béjaïa : “Nous voulons créer des ouvertures africaines”

Ghada Hamrouche | 16/02/20 10:02

Ouverture du Festival international du théâtre à Béjaïa : “Nous voulons créer des ouvertures africaines”

Coup d’envoi mouvementé du 10 ème Festival international du théâtre de Béjaia, samedi 15 février, au théâtre régional Abdelmalek Bouguermouh. Une manifestation de « hirakistes » a été organisée avant l’ouverture officielle. En raison de restrictions bugdétaires, la participation est limitée à trois pays : Tunisie, Sénégal et France. Le Sénégal est présent avec deux pièces : « Le Musée » de Djibril Goudiaby et « Et si je les tuais tous madame » de Aristide Tarnagda. « Djraim zawjia » (Crimes conjugaux) de Mohamed Ali Said représente la Tunisie. L’adaption à la scène du roman « De nos frères blessés » de Joseph Andras dans une pièce de Fabrice Henry défendra les couleurs de la France. Présentée en ouverture, « Timenfla », pièce produite par le Théâtre régional d’Oum El Bouaghi et mise en scène par Lahcen Chiba d’après un texte d’Ali Tamert, revient, dans une forme tragicomique, sur les absurdités de l’existence, de l’inconnu, de l’autre et de la menace permanente. C’est une pièce, jouée en chaoui, qui tente de comprendre les malheurs actuels de la région arabe à travers l’histoire d’un couple harcelé dans sa propre maison. Cette année, le festival rend hommage à la militante féministe Nabila Djahnine, assassinée par des terroristes le 15 février 1995. Le documentaire «Lettre à ma soeur » de Habiba Djahnine a été projeté lors de la cérémonie d’ouverture. Cérémonie marquée aussi par un tour de chants mozabites de la troupe Alwachoul. Chaque après midi, et jusqu’au 19 février, des masters class sont prévus sur quatre thématiques : expression corporelle, le texte au théâtre, la mise en scène et le jeu d’acteur. Ils seront animés pa Clementine Haro et Fabrice Henry.

« Nous voulons que nos comédiens voyagent » 

Le festival a sollicité quatre conteurs qui feront la tournée des écoles et des CEM de Béjaia-ville en trois langues amazigh, arabe et français. Il s’agit de Amina Mekahli, Moonia Ait Medour (qui est comédienne aussi), Seddik Mahi et Tayeb Bouamar. « C’est une édition de rattrapage puisqu’elle devait se tenir en octobre 2019. Nous avons choisi le thème de la famille et de l’enfance. Notre programmation pour les spectacles est africaine. Nous avons invité des responsables d’institutions théâtrales africaines. Ils viennent du Congo-Brazaville, du Bénin, du Sénégal, d’Egypte et du Burkina Faso. Nous allons faire des séances de travail pour essayer de dégager des liens entre les théâtres et surtout des échanges de pièces. Nous voulons que nos comédiens voyagent et partent ailleurs. Ils sont trop enfermés ici. Nous voulons créer des ouvertures africaines qui seront importantes. Nous avons dans nos pays les mêmes tragédies et les mêmes problèmes. Il n’y a aucune raison pour qu’on ne travaille pas ensemble », a déclaré le dramaturge et comédien Slimane Benaissa,commissaire du festivalToutes les pièces sont présentées à 19 h