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Origine du Coronavirus: la Chine dément, Trump menace…et les stars chantent sur le net

La Rédaction / AFP | 19/04/20 10:04

Origine du Coronavirus: la Chine dément, Trump menace…et les stars chantent sur le net

“Impossible!”: le laboratoire pointé du doigt par des médias américains comme possible source du nouveau coronavirus a démenti toute responsabilité dans la pandémie du Covid-19, après les doutes émis par les pays occidentaux et au lendemain d’une nouvelle mise en garde du président Donald Trump à la Chine.

Selon un dernier décompte établi samedi soir par l’AFP à partir de sources officielles, depuis l’apparition de la maladie en décembre en Chine dans la ville de Wuhan (centre), au moins 157.539 personnes ont perdu la vie dans le monde, alors que le cap des 100.000 morts a été franchi en Europe.

Les Etats-Unis sont désormais le pays le plus touché, tant en nombre de morts (au moins 38.664 selon l’université Johns Hopkins) que de cas (au moins 732.197), et ont mis en cause de façon répétée la Chine pour avoir “dissimulé” le nombre réel de victimes comme la gravité de l’épidémie, permettant ainsi la contagion au reste de la planète.

Dans un nouvel épisode de l’affrontement entre les deux pays et adversaires géopolitiques, le directeur du laboratoire pointé du doigt par des médias américains comme une possible source du Covid-19 a catégoriquement démenti: “c’est impossible que ce virus vienne de chez nous”, a déclaré dans une interview à la chaîne étatique CGTN, Yuan Zhiming, directeur de l’Institut de virologie de Wuhan, ville épicentre de la pandémie.

Selon la plupart des scientifiques, le nouveau coronavirus  a probablement été transmis à l’homme par un animal. Un marché de la ville de Wuhan a été incriminé car il aurait vendu des animaux sauvages vivants. Mais la présence à quelques kilomètres de là de cet Institut de virologie alimente depuis des mois les spéculations sur une fuite depuis ces installations sensibles.

Par la simple localisation de l’institut à Wuhan, “les gens ne peuvent pas s’empêcher de faire des associations”, a déploré le directeur de cet institut, accusant des médias qui “essayent délibéremment de tromper les gens”, sans “preuves”.

Samedi, Donald Trump s’en est pris de nouveau à Pékin, qu’il accuse d’avoir “dissimulé” la gravité de la pandémie et de ne pas révéler le véritable décompte de ses morts. L’épidémie “aurait pu être arrêtée en Chine avant qu’elle ne commence et elle ne l’a pas été. Et maintenant, le monde entier souffre à cause de cela”, a-t-il vilipendé. Et de mettre en garde: “S’ils étaient sciemment responsables, oui, alors il devrait y avoir des conséquences”.

Le président français Emmanuel Macron et le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, ont eux aussi mis en doute en fin de semaine la transparence de Pékin.

L’Australie a par ailleurs appelé dimanche à l’ouverture d’une enquête indépendante sur la façon dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS), elle aussi l’objet des critiques de la Blanche pour sa supposée proximité avec Pékin, a géré la crise.

Sciences et politiques

Donald Trump a par ailleurs émis l’espoir samedi que les musulmans américains seront tenus aux mêmes normes de distanciation sociale pendant le ramadan — qui débute le 23 avril — que les chrétiens à Pâques.

Après les catholiques, les protestants et les juifs, c’est au monde orthodoxe de fêter Pâques ce 19 avril dans des circonstances exceptionnelles.

En Europe, quelques pays se sont engagés dans la voie d’un prudent déconfinement comme l’Autriche ou le Danemark. Berlin a jugé la pandémie désormais “sous contrôle” en Allemagne, qui apparaît comme le grand Etat européen à avoir le mieux géré la crise (moins de 4.000 morts), grâce notamment à un large recours aux tests.

Mais pour l’OMS, la pandémie est loin d’être jugulée, avec des “chiffres constants ou accrus” dans l’est de l’Europe et au Royaume-Uni, où le gouvernement a décidé de prolonger le confinement “pour au moins trois semaines”. En Espagne, les autorités ont annoncé samedi la prolongation jusqu’au 9 mai des mesures strictes de confinement.

Avec ces confinements prolongés se pose de plus en plus la question de l’impact sur la santé mentale, les spécialistes observant “une augmentation inquiétante de l’anxiété et de la dépression” dans les populations soumises à cette mesure drastique, oubliée depuis des décennies dans nos sociétés modernes.

Autre conséquence, inattendue celle-là, du confinement: le Dr Anthony Fauci, respectable épidémiologiste de 79 ans, et caution scientifique de la cellule de crise anti-coronavirus de la Maison Blanche, est en train de devenir la nouvelle coqueluche des Américains, voire une star de la pop culture.

Petites lunettes et tempes grisonnantes, le visage anguleux du spécialiste en immunologie s’affiche désormais sur Tee-shirts “In Fauci We Trust” (“En Fauci Nous Croyons”), mugs, donuts et chaussettes… Celui qui n’hésite pas à contredire publiquement, mais toujours très diplomatiquement, Donald Trump, a été, avec ses apparitions télévisées quotidiennes à la Maison Blanche, “propulsé au coeur de tous les esprits”, explique un universitaire local.

Ensemble chez soi

Pour soutenir les personnels soignants en première ligne de l’épidémie –qui a fait à ce jour près de 160.000 morts–, des dizaines de stars ont donné dans la nuit de samedi à dimanche un concert virtuel “géant” et inédit, suivi en streaming par des amateurs eux aussi confinés.

Les Rolling Stones, Taylor Swift, Billie Eilish, Elton John, Jennifer Lopez, Celine Dion, ou encore Paul McCartney ont joué, chacun dans l’intimité de leur salon ou sur leur canapé. “Vous êtes des héros… Nous vous serons éternellement reconnaissants de vos sacrifices (…)”, a lancé l’actrice Sarah Jessica Parker, héroïne de la série “Sex and the city” dans une de ces mutliples interventions réalisées par les stars depuis chez elles.

Initié par la chanteuse Lady Gaga, ce concert mondial virtuel “One World: Together At Home” (“Un monde, ensemble chez soi”), a permis de récolter quelque 35 millions de dollars (plus de 32 millions d’euros), alors qu’au moins 4,5 milliards de personnes, soit plus de la moitié de l’humanité, vivent désormais confinées ou contraintes de rester chez elles pour tenter d’enrayer la pandémie.