"On ne le fait pas pour nous, c'est pour l'Algérie" : le message d'El Kadi Ihsane dans le CPP - Radio M

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“On ne le fait pas pour nous, c’est pour l’Algérie” : le message d’El Kadi Ihsane dans le CPP

Radio M | 03/02/23 13:02

“On ne le fait pas pour nous, c’est pour l’Algérie” : le message d’El Kadi Ihsane dans le CPP

“Vous ne devez pas avoir peur et continuer à travailler la tête haute. Le journalisme n’est pas un crime, vous devez être fiers, heureux et dignes de ce que vous accomplissez”. C’est le message du journaliste, en détention préventive arbitraire à El Herrache, El Kadi Ihsane, adressé à ses confrères des deux médias scellés qu’il dirige, Maghreb Émergent et Radio M.

Son avocate, Nabila Smail, qui est intervenu hier mercredi 2 février dans l’émission Café presse politique de Radio M, a fait savoir qu’Ihsane El Kadi “est très fort moralement, faible physiquement”. “ça m’a fait très peur de le voir ainsi. La détention l’a affecté physiquement, sa santé physique s’est détériorée”, a déclaré Me Nabila Smail.

“On ne le fait pas pour nous, on le fait pour l’Algérie”, assure El Kadi Ihsane à son avocate hier. Elle a exprimé tout son désarroi de voir le journaliste derrière les barreaux. “Aller voir un détenu en étant plus que sûr qu’il n’est pas dans sa place n’est pas juste, c’est très dur”, confie-t-elle à Amira Bouraoui, la présentatrice de l’émission, elle-même ancienne détenue d’opinion.

Le pouvoir actuel veut une Algérie nouvelle “sans le peuple, sans les partis, sans l’opposition, sans les journalistes et sans tout ce qui existait avant lui, c’est très dangereux”, dénonce l’avocate, pour qui, “s’attaquer à Radio M, à l’association RAJ, à la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), torturer et avoir des détenus d’opinion, ne peut plus durer. Tout cela va mener à l’explosion qui menacerait la stabilité du pays, dont les seuls responsables sont ceux qui ont choisi ce mode de gestion”, fustige l’avocate et membre du collectif de défense des détenus d’opinion.

Aujourd’hui, le législateur “fait adopter des lois qui restreignent les libertés plus que celles qui protègent les personnes menacées ou en danger”, s’alarme la femme de loi, qui aborde, sur Radio M, le drame de l’assassinat de son confrère Djamel Eddine Chaoui “disparu pendant 10 jours avant d’être retrouvé mort, tué par une balle dans la tête”.

Dans ce tableau obscur de l’actualité, il y a eu une bonne nouvelle en revanche, commentée par les invités du Café Presse Politique de Amira Bouraoui. Il s’agit de la relaxe en appel à la Cour d’Alger de l’islamologue académicien Said Djabelkhir, accusé d’offense aux préceptes de l’islam. Il a été condamné en première instance à 3 ans de prison ferme.

“Une décision historique”, déclare l’islamologue, “une belle victoire des lumières et de la pensée libre contre l’obscurantisme et l’intégrisme en Algérie.

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