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On ne gouverne utilement qu’avec l’adhésion réelle du peuple

Ghada Hamrouche | 04/01/20 11:01

On ne gouverne utilement qu’avec l’adhésion réelle du peuple

1. Le régime, une fois de plus, montre son incapacité à faire face aux problèmes du pays.

2. Après une élection présidentielle factice et la formation d’un gouvernement qui est plus, selon la formule de Mouloud Hamrouche, «une collection de ministres» plutôt qu’un gouvernement, le régime s’avère encore prisonnier de ses réflexes autoritaires et rentiers, alors que la rente baisse à vue d’œil et qu’il n’a plus d’autorité sur un peuple qui, depuis février 19, affirme chaque semaine sa volonté d’exercer son droit à la souveraineté, tel que, d’ailleurs, le dit formellement la Constitution dans ses articles 7 et 8.

3. Dans la situation actuelle du pays, plus que jamais, la seule ressource politique et économique, c’est le peuple. Seul le peuple, exerçant sa souveraineté et son pouvoir légitime dans l’expression de ses choix fondamentaux, dans la formulation des stratégies et des politiques nationales, par le libre choix de ses représentants et la création des institutions d’un Etat de droit, pourra faire face aux problèmes sérieux qui menacent le pays.

4. Notre histoire récente le montre clairement : lorsque les Algériens ont confiance en leurs dirigeants, parce qu’ils les respectent, ils peuvent réaliser de très grandes choses, comme par exemple, la Révolution de novembre. A contrario, quand ils subissent la loi de pouvoirs indigents et corrompus, ils se replient dans une attitude passive de survie ou de résistance silencieuse qui confine parfois au désespoir et à des actes désespérés.

5. Aujourd’hui, alors que le pays va mal sur les plans institutionnel, politique et économique, le peuple algérien, lui, va bien. Il a retrouvé ses valeurs et ses références historiques, son énergie combattante, la confiance en soi, sa foi en l’avenir et la volonté de construire un pays, un Etat, une société, dignes de son passé et capables d’assurer la pérennité de l’Algérie et le bonheur des Algériennes et des Algériens.

6. Ce peuple en mouvement désormais ne sera pas endigué ou soumis par un régime en fin de course, et qui devra comprendre et admettre que dans l’intérêt général, il faudra bien que s’engage, au plus tôt, une discussion sincère, franche et constructive entre le pouvoir et le peuple, autrement dit, entre l’armée et le mouvement populaire, afin de poser, ensemble, le bon diagnostic et le bon remède de la maladie qui nous ronge depuis des décennies.

7. Dans l’ensemble, le diagnostic est connu de tous. Quant au remède, il est à produire par la volonté commune des Algériens où qu’ils se trouvent, des Algériens animés par la conscience claire que l’avenir du pays dépend de la capacité de cette nation à construire, avec les outils de la légitimité, de la démocratie, du consensus dynamique, un Etat de droit, fondé sur les valeurs fondamentales du peuple algérien : la dignité, la justice, la liberté.