Combien de jeunes motards casse-cou se sont plantés en voulant slalomer entre les voitures à Alger ou ailleurs dans notre pays ?
Eh oui, le dramatique constat est là, à la fois plus affligeant et plus cinglant que jamais : de nombreux jeunes motards se retrouvent souvent estropiés, voient perdent carrément leur vie -et même quelque fois la font perdre à d’autres citoyens, des piétons en l’occurrence- en faisant des pirouettes et des slaloms avec des motos en ville ou même à la campagne, motos qui très souvent sont vieillissantes au point de ne plus répondre aux normes en vigueur.
Or, voyez-vous, cette situation est devenue récurrente, ne serait-ce que dans ce cas de figure bien simple : vous êtes un(e) piéton(ne) respectueux (euse) du code de la route et, en bon(ne) citoyen(ne) qui se respecte, vous vous apprêtez à traverser la rue sur un passage protégé. Jusque-là, rien d’anormal dans la mesure où, grâce au geste que, par la force des choses, vous vous sentez désormais obligé(e) de faire, celui précisément de lever la main et cela, en dépit du fait que vous vous trouvez sur un passage protégé, vous arrivez malgré tout à faire ralentir des véhicules qui, jusque-là et dans la plupart des cas, arrivent plutôt vite et donnent l’impression de foncer droit sur vous ; des véhicules donc, dont les conducteurs savent pertinemment qu’ils ont à faire à un piéton qui -faut-il le répéter- traverse un passage protégé pour piétons.
Sur ces entrefaites, déboule un motard de derrière ces véhicules, lequel motard, en raison de la vitesse insensée de sa moto, vous tétanise au moment même où vous traversez la rue ; mais, une fois vos esprits retrouvés, ce même motard casse-cou vous oblige à vite réagir en accélérant le pas, voire en courant pour finir de traverser la rue, sans quoi vous risquez d’être tout bonnement buté (e).
Ces motards sont-ils appréhendés par les agents de la circulation ?
Et ce ne sont certainement pas vos jurons qui vont faire changer d’habitude à ce motard fou car, au moment même où vous les proférez, il est déjà loin pour commettre éventuellement d’autres transgressions, étant donné que son comportement laisse à penser qu’il n’a été, jusque-là, appréhendé par aucun agent de la circulation routière.
Passe encore pour ce genre de motards qui chaque jour vous empeste l’existence avec leur façon de conduire hors normes. Le plus grave, c’est lorsque nombre d’entre eux traficotent les tuyaux d’échappement de leurs «engins» pour vous empester davantage l’existence avec les pétarades assourdissantes, dégageant bien souvent un surcroit de monoxyde de carbone, pétarades qui fusent au moment où ils accélèrent. Avec ou sans casque, ces jeunes motards qui semblent, pour certains d’entre eux, ne pas avoir la majorité, se comportent inconsciemment, comme s’ils étaient les seuls à conduire sur la chaussée, bien entendu sans tenir compte du fait qu’ils roulent dangereusement en «slalomant» à tout-va parmi des véhicules bien plus puissants que leurs «engins» à deux roues.
Une interrogation tombe alors sous le sens : ces motards casse-cou sont-ils appréhendés par les agents de la circulation, sinon sont-ils tolérés et pourquoi ? Car on les voit chaque jour que Dieu fait, sans casque, sans modération dans leur conduite et surtout plus insouciants et plus arrogants que jamais.
Kamel Bouslama
