Dans une longue déclaration prononcée lundi, à l’ouverture du conseil national du RCD, le président du parti, Mohcine Belabbas s’est interrogé sur les raisons de l’absence de poursuites judiciaires à l’encontre du président déchu, Abdelaziz Bouteflika alors que les révélations sur l’ampleur d’une corruption systémique l’impose.

Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie relève que les premières semaines après le 22 février ont été “marquées par des révélations fracassantes sur la corruption des dirigeants officiels, leurs accointances dans certains cas avec le monde de la drogue, voire du crime et les fortunes colossales amassées illégalement”.

 Des faits qui, selon lui, renseignent sur le niveau de déliquescence de l’Etat et alors que des experts dans le domaine de la délinquance financière estiment qu’il ne s’agit que la partie immergée de l’iceberg, “rien n’a encore fuité sur leurs ramifications dans les pays occidentaux, moyen-orientaux et les paradis fiscaux.”

Mohcine Belabbas estime que le contrôle exercé par le commandement militaire sur la justice  “empêche cette dernière de convoquer, devant les tribunaux, l’ex chef de l’État, véritable chef d’orchestre de la mise au pas des institutions et de la politique de dislocation du pays.” Pour lui, un procès contre Bouteflika permettrait d’identifier et de juger “ tous les responsables compromis dans cette entreprise « d’atteinte à la sécurité et la continuité de l’Etat et de complot contre le pays ».