Mohamed Arkab : « L'Algérie va réduire sa production de 240.000 barils/jour pendant mai et juin 2020 » - Radio M

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Mohamed Arkab : « L’Algérie va réduire sa production de 240.000 barils/jour pendant mai et juin 2020 »

Ghada Hamrouche | 13/04/20 19:04

Mohamed Arkab : « L’Algérie va réduire sa production de 240.000 barils/jour pendant mai et juin 2020 »

Mohamed Arkab, ministre de l’Energie, est revenu sur l’accord de l’OPEP et ses alliés, intervenu dimanche12 avril 2020, après deux réunions en visioconférence. Un accord qualifié d’historique portant sur la baisse de la production de 9,7 millions de barils par jour pendant deux mois à partir du 1 mai 2020. « C’est un accord de coopération entre le pays de l’OPEP et non OPEP. 23 pays ont participé à cette réunion qui, jeudi 9 avril, a duré plus de onze heures pour être d’accord sur le principe de la réduction de 23 % par pays. 22 pays étaient d’accord sur le principe, la manière et les trois tranches », a-t-il indiqué, lors d’une interview accordée à la Chaine III de la radio nationale, ce lundi 13 avril. En plus de la réduction prévue en mai/juin 2020, d’autres réductions sont prévues. « De juin à décembre 2020 la production sera réduite de 8 millions de baril par jour. Et à partir de janvier 2021 jusqu’au 1 avril 2022, la réducation sera de 6 millions baril par jour », a-t-il précisé. Mohamed Arkab a souligné que le Mexique a émis des réserves. « Le Mexique a été parmi les premiers à rejoindre l’accord d’Alger de 2016 (entre pays membres et non membres de l’OPEP). Cette fois-ci le Mexique a des contraintes internes. Nous avons donné le temps, après la premier réunion (de jeudi), de revoir les chiffres. Nous nous sommes mis en équipe pour convaincre ce pays de rejoindre l’accord. On s’est réuni une seconde fois dimanche 12 avril pour examiner le dernier chiffre avec le Mexique. Ce pays a accepté de réduire sa production de 100.000 barils/jour au lieu de 400.000 proposés », a-t-il détaillé. Le ministre a parlé d’un marché pétrolier boulversé avec « un choc inédit » de la demande et la pandémie du Coronavirus. « Beaucoup de secteurs sont en stand by ou complètement à l’arrêt. Il ya aussi un choc de l’approvisionnement. Plusieurs pays ont mis de grosses quantités sur le marché à partir de mars 2020 (la réunion de Viennes OPEP + avait échoué). Cela a crée un désquilibre entre l’offre et la demande. Cette situation a impacté négativement le marché, essentiellement les prix », a-t-il noté. Il s’agit, selon lui, de s’adapter dans le futur avec l’arrivée de nouveaux producteurs sur le marché.

« Une demande locale de 400.000 barils/jour »

« Nous avons demandé à Sonatrach de gérer intelligement cette période. L’Algérie va réduire sa production de 240.000 barils/jour pendant mai et juin 2020, de 193.000 pour la période de juin jusqu’à décembre 2020 et de 145.000 à partir de janvier 2021. Nous avons à agir aussi sur la demande locale qui est de 400.000 baril/jour. Nous allons rester sur nos exportations pour maintenir les recettes en devise et les recettes fiscales pour l’Algérie. Il y a un plan d’action qui est tracé pour pouvoir agir sur cette demande locale, c’est à dire, consommer utile et chercher tout ce qui est renouvelable et tout ce qui permet de trouver une substitution à la consommation du pétrole et de gaz en Algérie », a expliqué Mohamed ArkabSelon lui, la réduction de la production ne va pas impacter les recettes pétrolières de l’Algérie. L’Algérie exporte entre 455.000 et 600.000 barils de pétrole par jour. Le planning des projets de la Sonatrach a été, d’après le ministre, revu en raison des contraites budgétaires que connait le pays suite à l’effondrement des coursdu brut. Aussi, l’investissement du groupe pétrolier public passe-t-il de 14 à 7 milliards de dollars. « L’essentiel est de ne pas toucher aux investissements qui sont dans la production et dans la régénération des puits. Nous avons différé quelques projets secondaires à 2021 et à 2022. Le plan de 7 milliards de dollars permettra à Sonatrach de continuer de fonctionner normalement par rapport aux exigences de cette période. Nous avons privilégié les projets de transformation des hydrocarbures », a-t-il détaillé.