Mgr Henri Teissier est décédé ce matin à Lyon à 91 ans. Avec sa disparition, l’Algérie perd un monument.
Troublante rencontre entre l’aventure d’un homme d’Eglise et l’histoire d’un pays. C’est à Alger que Mgr Teissier a passé l’essentiel de sa vie depuis cet été 1951 où il effectue un stage d’un an dans une usines de planchers préfabriqués et dans la paroisse de Hussein Dey. Depuis lors, l’ancien archevêque ne quittera plus l’Algérie. Il apprend l’arabe à l’Institut dominicain du Caire, avant de revenir à Alger en 1958.
Après l’indépendance de l’Algérie et le départ de la quasi-totalité de ses fidèles, Henri Teissier fait le choix de rester. Le cardinal lui confie la mission de fonder un Centre diocésain d’études de langues et de pastorale pour accompagner la découverte par les chrétiens de la culture algérienne. Nommé évêque d’Oran en 1973, puis coadjuteur à Alger du cardinal Duval à partir de 1981, c’est en 1988 qu’il succède à ce dernier à l’archevêché d’Alger, où il reste jusqu’en 2008. Depuis sa démission, présentée au Pape en raison de son âge, il partageait sa vie entre la France et Alger.
Mgr Teissier consacra 65 ans de son existence à l’Algérie et a traversé les périodes les plus troublées de notre pays : de la guerre d’indépendance à la décennie noire des années 1990, durant laquelle le terrorisme islamiste a fait des milliers de morts, dont son confrère Mgr Pierre Claverie, évêque d’Oran, et les sept moines trappistes de Tibhirine, enlevés et égorgés en 1996.
l’émir Abdelkader
A l’indépendance, Mgr Teissier va nourrir une passion pour la vie de l’émir Abdelkader, qui fut un des grands précurseurs du dialogue islamo-chrétien. Il avait d’ailleurs prévu de donner une conférence la semaine prochaine à Blois (Loir-et-Cher) sur son tout nouveau livre concernant l’émir Abd El-Kader.
On ignore pour l’instant s’il sera inhumé au même endroit que ses parents ou en Algérie.
