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Meurtre de Rahima et Manel : 20 ans de prison ferme pour l’auteur du crime

Radio M | 08/03/23 15:03

Meurtre de Rahima et Manel : 20 ans de prison ferme pour l’auteur du crime

La Cour de Béjaïa a rendu, le mardi 7 mars, le verdict dans le procès en appel du double meurtre de Rahima, 44 ans, et de sa fille Manel, 5ans. Une affaire qui avait choqué et ému l’opinion publique en 2021.

L’auteur du crime, le frère de Rahima, a été condamné à 20 ans de prison ferme pour « homicide involontaire », tandis que ses complices, à savoir le père, la mère et la sœur de la victime ont été condamnés à deux ans de prison avec sursis pour « non-assistance à une personne en danger ». Le parquet avait requis une peine de 12 ans de prison ferme pour le frère de Rahima, et de 5 ans de prison ferme pour ses complices.

Les faits se sont produits en mars 2021 à Ichekaden, un petit village de la commune de Feraoun à Béjaïa. Le frère cadet de Rahima, mère de cinq enfants, a demandé à sa sœur de lui donner sa fille Manel afin de la sacrifier dans un rituel de sorcellerie et d’exorcisme. Face au refus catégorique de la mère et déterminé à accomplir son rituel satanique, le frère de la victime revient quelque temps après accompagnés de ses parents et son autre sœur, profitant du moment où l’époux de la victime était au travail. Les membres de la famille de Rahima, ses assassins, expliquent aux enfants de la victime qu’ils allaient procéder à un exorcisme religieux pour libérer leur mère du démon.

Selon les témoignages recoupés, Rahima a été battue violement par son frère pendant que ses complices, dans ce crime abominable, tenaient la victime par les bras et les jambes. Rahima a été torturée jusqu’à son dernier souffle. L’assassin a par la suite étranglé sa nièce Manel, 5ans, jusqu‘à ce qu’elle rende l’âme.

Le 20 décembre 2021, le frère de Rahima a été condamné en première instance à 12 ans de prison ferme pour « homicide involontaire », et ses complices à un an de prison avec sursis pour « non-assistance à une personne en danger ». Un verdict qui a été dénoncé à l’époque par le collectif du village Ichekaben, qui s’est formé pour soutenir la famille des deux victimes. « C’est un second assassinat infligé aux victimes et un sentiment d’impunité sans égal. Un décision incohérente et incompréhensible », a réagi le collectif dans un communiqué.

Cette affaire a ému l’opinion publique. Des citoyens, des militants et militantes des droits humains et des droits des femmes ont dénoncé un féminicide et un infanticide et ont appelé à rendre justice à Rahima et Manel.