Lutte contre la migration clandestine : l'Algérie se dote de nouveaux centres de rétention au sud du pays - Radio M

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Lutte contre la migration clandestine : l’Algérie se dote de nouveaux centres de rétention au sud du pays

Radio M | 05/04/21 11:04

Lutte contre la migration clandestine : l’Algérie se dote de nouveaux centres de rétention au sud du pays

Faisant face à une recrudescence des flux migratoires provenant de la région instable du Sahel, l’Algérie se dote de nouveaux centres de rétention au niveau de ses frontières sud.

Ce ce qu’a révélé, la semaine passée, une source introduite dans les milieux de l’intelligence économique. Cette information, qui fait écho à l’annonce du nouveau gouvernement libyen relative au durcissement du contrôle de ses frontières, place l’Algérie dans une situation inconfortable, dans la mesure où les autorités craignent de devenir le nouveau hotspot de transit, pour les migrants souhaitant se rendre en Europe.

Une hypothèse à laquelle beaucoup d’experts des questions migratoires adhèrent, à l’image de Hacen Kacimi, qui alerte sur le phénomène du déplacement massif de populations du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest vers l’Algérie.

Dans un entretien accordé au quotidien El Watan en juillet 2020, l’expert révélait que pas moins de 30 000 migrants subsahariens ont rejoint le territoire depuis le début de la pandémie Covid-19, “illégalement sans aucun contrôle sanitaire, alors que des dizaines de milliers d’autres s’y trouvent déjà depuis des années.”

En parallèle, la suspension par l’Algérie en 2020 des opérations de rappariement des migrants sub-sahariens a permis la réapparition de certains groupes de migrants dans des zones proches du littoral algérien, où peuvent s’organiser des traversées illégales de la Méditerranée.

Un répit de courte durée, qui a pris fin des le mois d’octobre 2020, avec l’expulsion de plus de 1500 migrants illégaux vers le Niger d’une manière volontaire, selon les déclarations du ministre de l’intérieur Kamel Beldjoud.

Kacimi estime tout de même que les réseaux de passeurs transnationaux ont profité de cette “halte”, en matière de lutte contre l’immigration illégale, pour redoubler d’intensité dans leurs activités, en transférant des milliers de migrants vers l’Algérie la période qui a suivi la propagation du virus.

“L’Algérie reçoit plus de migrants que les 28 pays de l’Union européenne et cela constitue une menace réelle pour la cohésion sociale, principalement dans les wilayas du sud du pays. En 2017, la commune de Bordj El Haoues à Illizi a reçu 7000 migrants alors que la population locale était de 6000 habitants !” Révélait alors l’expert.