Abdelkader Bengrina, Ali Benflis, Azzeddine Mihoubi et Abelaziz Bélaid, les quatre candidats perdants de l’élection présidentielle du 12 décembre 2019, disent accepter les résultats annoncés par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). « Les résultats du vote nous ont consacré comme première force politique dans le pays. Nous savons faire les bonnes lectures. Cela ajoute d’avantage de poids sur nos épaules pour réaliser le projet de Novembre à la faveur de l’Etat démocratique et social juste, pour contribuer à promouvoir le pluralisme et protéger les libertés(…) Nous aurions voulu que ces résultats réalisent les véritables aspirations du peuple sur le changement. Ces résultats ont empêché le peuple algérien de faire un saut qualitatif dans le parcours de construction de la nouvelle Algérie, d’élargissement de la base du pouvoir, de reconquête de la confiance et d’opposition aux complots qui visent le pays dont l’unité est menacée », a déclaré Abdelkader Bengrina, arrivé deuxième après Abdelmadjid Tebboune, avec 17 % des suffrages exprimés. « Encore une fois, la vision politique perturbée se réfugie dans la reproduction d’anciennes expériences en s’appuyant sur des mécanismes qui seraient incapables à affronter les dangers qui menacent l’Algérie, sa stabilité et son avenir(…) Je félicite les quatre candidats pour tout ce qu’ils ont fait pour l’intérêt du pays et pour le triomphe de la solution constitutionnelle qui, quoi qu’on dise, est un couloir sûr pour la légitimité constitutionnelle. Je vais m’adapter à la nouvelle situation telle qu’elle est sans faire de recours », a-t-il ajouté. Il a annoncé qu’il envisage de demander à être déchargé de la présidence du mouvement El Bina’a.
« Notre principal but est la stabilité de l’Algérie »
« Nous nous sommes engagés dans ces élections pour servir notre peuple, protéger ses constantes, sauvegarder l’unité de notre pays, s’opposer aux tentatives d’instaurer la tutelle étrangère sur la souveraineté de notre pays et de mettre la main sur ses richesse. Nous voulions concrétiser les revendications politiques non idéologiques du Hirak. Notre peuple est sorti pour changer le système de la corruption et de l’oppression », a soutenu Abdelkader Bengrina. Selon lui, le pays n’a pas été débarrassé totalement de la corruption financière et politique. Ali Benflis, principal perdant de l’élection du 12 décembre, a, lui aussi, annoncé qu’il ne présente pas de recours contre les résultats du vote. « Notre principal but est la stabilité de l’Algérie. Cela a été toujours mon objectif depuis que je me suis engagé dans le combat politique. J’appelle tous ceux qui m’ont soutenu en Algérie et à l’étranger de garder leur calme et de sauvegarder la stabilité et la sécurité du pays », a-t-il déclaré. Il a souhaité le rassemblement de tous algériens « au sein d’une Algérie sereine et stable ». Ali Benflis a déclaré avoir assumé sa responsabilité et accompli son devoir, suggérant son éventuel retrait de la vie politique. « Je vais donner le flambeau aux jeunes de Talai’e El Hurriyet pour poursuivre le parcours. J’ai participé à l’élection présidentielle par devoir national pour contribuer à faire sortir le pays de la crise politique. Je vais organiser un débat avec les militants du parti sur la situation du pays », a-t-il soutenu en évoquant « la gravité » de la crise politique qui « a failli pousser le pays vers l’inconnu ».
Poursuivre le combat « pour l’Algérie nouvelle »
Azzeddine Mihoubi, arrivé quatrième avec 7 % des suffrages exprimés, a été le seul à féliciter le candidat vainqueur. « Je souhaite à Abdelmadjid Tebboune tout le succès dans ses missions nationales nobles et dans l’action pour concrétiser les aspirations du peuple algérien(…) Le taux de participation à l’élection est appréciable dans les conditions que vit le pays. Je vais continuer à enrichir le programme que j’ai proposé au peuple algérien. Un programme réaliste. Nous aurions aimé que les résultats du vote soient meilleurs mais puisqu’il s’agit de la volonté populaire, nous acceptons ce que nous avons obtenu au scrutin », a déclaré Azzeddine Mihoubi. Son prochain projet est la préparation du congrès extraordinaire du RND, durant le premier semestre 2020, pour « consolider la présence du parti sur la scène politique ». « Nous allons poursuivre notre travail avec nos partenaires du pôle nationaliste. Nous allons continuer à œuvrer pour renforcer l’action des institutions de l’Etat et souhaitons que les revendications du peuple trouvent des solutions », a-t-il soutenu. Abdelaziz Bélaid, dernier, d’après les résultats du vote, avec 6,6 % des suffrages exprimés, n’a pas voulu commenter les résultats de la présidentielle. « L’avenir de l’Algérie est plus important. Nous allons évaluer notre participation lors de la prochaine session du Conseil national du Front El Moustakbal. Nous remercions le travail de l’Autorité nationale indépendante des élections en dépit des carences et des dépassements qui ont émaillé l’opération électorale. Je souhaite plein succès au président élu partant de ma conviction que l’Algérie a besoin de stabilité», a-t-il déclaré. Il s’est engagé à poursuivre son combat pour « l’Algérie nouvelle ». « L’Algérie des libertés et de la démocratie. Allah djib el khir li had el blad », a-t-il conclu.
