De violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont éclaté pour la 6e nuit consécutive, dans la soirée du mardi 19 janvier au niveau de plusieurs villes tunisiennes.
Depuis le 14 janvier, date de célébration du 10e anniversaire de la chute du l’ancien président Ben Ali, plus de 700 tunisiens ont été arrêtés après l’éclatement de manifestations en guise de protestation contre une situation socio-économique devenue intenable.
À Sidi Bouzid, la police a usé du gaz lacrymogène pour disperser la foule, selon Reuters. Tandis que des affrontements ont éclaté dans des quartiers défavorisés de Tunis, où des centaines de jeunes manifestants en colère ont incendié des pneus et bloqué des routes, en pleine période de couvre-feu, instauré dans le cadre des mesures barrières de lutte contre la pandémie Covid-19.
La crise liée au coronavirus n’a fait que cristalliser les difficultés socio-économiques et financières auxquelles le pays du jasmin fait face. L’Etat a , en effet, besoin de 7 milliards de dollars pour boucler le Budget 2021, alors que le pays est au bout du rouleau.
Dans sa composition initiale, le gouvernement Mechichi n’a rempli ses fonctions que pendant quatre mois et demi : le Parlement a voté une motion de confiance à ce cabinet le 2 septembre 2020.
Les priorités du nouveau cabinet avaient été listées par le premier ministre Hichem Mechichi en septembre dernier. Il avait alors évoqué la nécessité de faire barrage au détournement de fonds, de relancer plusieurs secteurs de l’économie -en particulier l’énergie et des mines-, de financer le budget de l’État et d’opérer des réformes administratives
Un Premier ministre qui annonce le samedi 16 janvier un remaniement au sein de son équipe, qui concernent 11 ministères, y compris celui de la Santé. Cependant, une manifestation a éclaté mercredi 20 janvier à Sousse, où des dizaines de personnes ont protesté contre le gouvernement.
En effet, selon des médias locaux, les manifestants ont scandé des slogans hostiles au gouvernement et appelant à la libération des jeunes arrêtés par les forces de l’ordre après les derniers événements qui ont émaillé les rues tunisiennes.
Dans une intervention diffusée au journal de 20h00 de la télévision nationale tunisienne, Watania 1, le Chef du gouvernement, Hichem Mechichi s’est adressé aux tunisiens dans une brève allocution axée sur les troubles nocturnes qui se multiplient à travers tout le pays.
Il a indiqué qu’il comprenait les manifestants et le désir de s’exprimer, mais a aussi tenu à rappeler que rien ne justifie le non-respect du couvre-feu, les actes de pillage et la dégradation des biens.
