Le président du parti d’extrême droite Israël Beitenu, Avigdor Lieberman, a accusé hier le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou d’œuvrer, dans un but électoraliste, à ce que le mouvement Hamas, qui gouverne la bande de Gaza, ne soit pas étranglé financièrement.

Lors d’une émission diffusée sur une télévision israélienne, l’ancien ministre de la Défense israélien a affirmé que le chef du Mossad et le responsable du Commandement Sud de l’armée israélienne avaient récemment effectué un voyage secret au Qatar pour inciter ses dirigeants à continuer à collecter des fonds au profit du Hamas.

Accusant son adversaire aux législatives du 2 mars prochain de pactiser avec le mouvement islamiste palestinien, il a notamment déclaré, selon JForum, « portail juif francophone » : « L’Egypte et le Qatar sont furieux contre le Hamas et ont l’intention de couper toutes les relations avec eux, et soudain, Netanyahu apparaît comme l’avocat de la défense du Hamas comme s’il s’agissait d’une organisation environnementale ».

Ces déclarations sont surprenantes lorsqu’on sait le nombre astronomique de bombardements contre la bande de Gaza effectués depuis que Benyamin Netanyahou dirige le gouvernement israélien et le rigoureux blocus commercial et économique auquel il a soumis ce territoire palestinien, transformé en prison à ciel ouvert.

Une extrême droite au poids électoral non négligeable

L’ancien ministre de la Défense israélien, connu pour ses positions anti-palestiniennes extrémistes, axe sa campagne autour de la « mollesse » de Benyamin Netanyahou à l’égard du Hamas.

Cependant, si Avigdor Lieberman est, de tous les adversaires de Benyamin Netanyahou, celui qui fait les révélations les plus fracassantes, ce n’est pas celui qui menace le plus de mettre un terme à son long règne à la tête du gouvernement israélien.

Le principal adversaire du Premier ministre israélien est l’ancien chef d’état-major de l’armée israélienne, Benny Gantz : la coalition qu’il dirige, appelée « Bleu et blanc », a obtenu 25,95% des voix aux législatives de septembre 2019 alors qu’Israël Beitenu d’Avigdor Lieberman n’y a obtenu que 7%.

L’extrême droite israélienne, bien que divisée, n’est pas sans poids électoral. Aux dernières élections législatives, une de ses composantes, le parti religieux Shass, a obtenu 7,5% des voix, tandis que la coalition appelée « Yamina » et comprenant les parti Foyer juif et le parti Tkuma, a obtenu près de 6%.