Le SMM dénonce une "cabale" contre un magistrat: Tebboune doit mettre fin “à l’anarchie” et aux “dépassements” dans la justice - Radio M

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Le SMM dénonce une “cabale” contre un magistrat: Tebboune doit mettre fin “à l’anarchie” et aux “dépassements” dans la justice

Ghada Hamrouche | 28/03/20 10:03

Le SMM dénonce une “cabale” contre un magistrat: Tebboune doit mettre fin “à l’anarchie” et aux “dépassements” dans la justice

Depuis le 24 mars, des médias audiovisuels privés et publics publient le nom d’un magistrat à Tiaret, Kadda Abbad, placé en détention et reproduisent, sans respect du principe de la présomption d’innocence, les accusations à charge contre lui d’avoir transmis des documents au journaliste Abdou Semmar. 

Le  syndicat national des magistrats (SNM), dans un communiqué signé par le chargé de la communication a demandé aux médias de faire preuve de professionnalisme et de s’assurer de la véracité des accusations. Il accuse des “parties” de mener une cabale contre le magistrat et demande au chef de l’Etat d’assumer ses prérogatives face à ce qu’il qualifie de “situation d’anarchie” et de “dépassements” dans le secteur de la justice. 

 Le communiqué du SNM, qui a été tardif et n’a pas été signé par son président, confirme la mise en détention du procureur-adjoint mais il conteste avec force les accusations “sans preuves” portées contre lui et indique le magistrat est en grève de la faim.  L’expertise de ses téléphones n’a apporté aucune preuve des accusations portées contre lui et diffusées dans les médias, précise le syndicat.

  Le communiqué du SNM estime que cette “campagne visant la réputation et l’honneur” du magistrat a été “inspirée par des parties qui cherchent à masquer les farces (mahazil) procédurales qui ont entachées la poursuite”. 

Le communiqué indique par ailleurs que le magistrat, docteur en droit, auteur de plusieurs ouvrages, a été conduit à deux heures du matin devant le parquet de Frenda comme s’il était un “dangereux criminel”, à quatre heures du matin, il est placé sous “contrôle judiciaire”. Deux jours plus tard, il est convoqué par le juge d’instruction où les mêmes charges ont été requalifiées sans qu’il y ait du nouveau dans l’affaire. Le magistrat a été ainsi placé “sous mandat de dépôt”. 

Vengeance

Les poursuites et l’emprisonnement de ce magistrat ont un objectif  de “vengeance” en raison de son action syndicale et sa défense des intérêts des magistrats. Ces parties, ajoute, le syndicat “exploitent les circonstances exceptionnelles que traverse le pays et la mobilisation de tous pour faire face à l’épidémie du Covid-19. Cela amène le syndicat à examiner la proposition de saisir l’Union internationale des magistrats pour informer sur les dépassements subis par notre confrère en raison de ses activités syndicales”.

Le SNM indiqué que le magistrat est en grève de la faim depuis son incarcération pour protester contre l’atteinte grave contre sa liberté et sa réputation. Le SNM tient le ministère de la justice   “pleinement responsable” de toute atteinte à l’intégrité et la santé du magistrat emprisonné. 

Le SNM demande au chef de l’Etat “d’exercer ses prérogatives constitutionnelles et de prendre toutes les dispositions nécessaires pour mettre fin à la situation d’anarchie et de dépassements que connaît la scène judiciaire dernièrement afin de préserver ce qui lui reste de crédit au niveau national et international et de demander des comptes à ceux qui en sont responsables”