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Projet de la nouvelle Constitution : cinq partis ont boycotté le vote à l’APN

Radio M | 10/09/20 20:09

Projet de la nouvelle Constitution : cinq partis ont boycotté le vote à l’APN

Le projet de la révision constitutionnelle vient d’être adopté, ce jeudi, par les députés de l’Assemblée nationale populaire (APN), cinq partis politiques n’ont pas participé à cette plénière. Il s’agit du parti, MSP d’Abderezak Makri, El- Adala d’Abdellah Bendjabellah et le parti Enahda. Quant au FFS et au RCD, leurs activités à l’APN sont gelées depuis le début du Hirak.

« Violence constitutionnelle »

Contacté par Radio M, le chargé à la communication du Front des forces socialistes (FFS), Djamel Baloul, considère que l’adoption du projet de la Constitution aujourd’hui à l’APN, est un énième coup de force du pouvoir contre le peuple algérien. « Le FFS n’a pas participé à la plénière en question car le parti a gelé toutes ses activités à l’APN. Le pouvoir veut garantir sa continuité avec le coup de force de ce matin. Le FFS veut un Etat de droit à travers un processus constituant » a expliqué Djamel Baloul.

« Le processus constituant est la solution pour construire une Constitution qui sera le pacte politique et social que fêteront les algériens. Ce qui s’est passé aujourd’hui est une violence constitutionnelle malheureusement », a martelé le chargé à la communication du FFS.

« Provocation contre le peuple algérien »

Le chargé de communication du RCD, Atmane Mazouz a déclaré à Radio M que « le vote d’aujourd’hui du projet de Constitution par une assemblée, majoritairement, illégitime et décriée constitue (une) énième provocation contre le peuple algérien qui ne cesse de revendiquer une rupture radicale avec le système et ses pratiques ». Pour lui, le combat que mène les Algériennes et les Algériens depuis le début de la révolution du 22 février ne saurait s’accommoder de « replâtrages et triturations d’une constitution faite sur mesure pour le maintien du système ».

« Au RCD, nous sommes convaincus que seul un processus constituant émanant du choix souverain du peuple peut amarrer le pays sur la voie de la démocratie, de la liberté et du développement avec la refonte globale de l’édifice institutionnel de la base au sommet » a-t-il ajouté.

Refus catégorique !

El-Adala de Djaballah a catégoriquement rejeté le projet. D’après un communiqué rendu public, le parti « a refusé de participer aux consultations relatives au projet de Constitution, préparé par le comité Laraba, et a exigé la mise en place d’un comité équilibré pour recevoir les propositions et superviser la rédaction de la Constitution, mais les autorités ont refusé de répondre à cette proposition ». A cet effet, le parti islamiste n’a pas déposé des propositions ni a participé à l’adoption du projet à l’APN.  

Confiscation des droits constitutionnels…

Les représentants du mouvement Ennahda à l’Assemblée populaire nationale ont dénoncé « la confiscation de leurs droits constitutionnels à représenter le peuple dans la discussion et l’amendement, et la réduction de leur rôle en le limitant au vote d’un projet de loi ».

D’après eux, « le projet n’a pas été soumis au débat à l’assemblée et les interventions ont été limitées aux chefs des groupes parlementaires au niveau de la Commission juridique pendant quelques minutes ». Ils ont donc annoncé le boycott de cette séance plénière consacrée au vote uniquement.

Délais insuffisants…

Le groupe parlementaire du MSP, a affirmé ses réserves sur l’aspect procédural de ce projet, et déclare qu’il n’est pas intéressé à voter en séance plénière le projet d’amendement de la Constitution, car les délais du débat et de discussion sont insuffisants. Le mouvement s’intéresse en revanche, à la date du « référendum populaire sur la constitution conformément à la décision finale qui appartient à ses institutions compétentes ».