Le président égyptien Sadate devait le faire avant son assassinat, le 6 octobre 1981 - Radio M

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Le président égyptien Sadate devait le faire avant son assassinat, le 6 octobre 1981

Agences | 07/10/21 11:10

Le président égyptien Sadate devait le faire avant son assassinat, le 6 octobre 1981

Une décision qu’il était sur le point d’entreprendre avant son assassinat lors d’un défilé militaire, il y a 40 ans, le 6 octobre1981: se retirer du pouvoir.

C’est, en tout cas, ce que semble étayer des documents de la diplomatie britannique, révélés par la BBC. Selon un rapport en particulier, envoyé à sa hiérarchie 23 jours après l’assassinat du président égyptien, l’ambassadeur britannique, en place à l’époque, Michael Weir, affirmait qu’Anouar Sadat avait évoqué dans les mois précédents son assassinat, sa volonté de prendre sa retraite et de renoncer volontaireement à la présidence. Ce qui ne semblait pas être pris très au sérieux dans son entourage, encore moins dans la sphère publique.

L’ambassadeur de sa majesté, pense même que Sadate avait fixé une échéance pour prendre sa retraite: le 25 avril 1982, soit le jour de la restitutiton de la totalité du Sinaï à l’Egypte par Israël, soit sept mois après la date fatidique de son assassinat.

« Je pense qu’il aurait pu vraiment avoir en tête de prendre sa retraite à cette date symbolique. S’il avait pu le faire, le sentiment populaire à son égard aurait été beaucoup plus grand qu’il ne l’était », avait écritl’ambassadeur britannique qui n’en pensait pas moins que si Sadate avait eu l’occasion de réaliser son désir de démissionner après la restitution du Sinaï, sa popularité aurait considérablement augmenté.

Anouar Sadate

Le rapport en19 pages de Weir, détaille certains aspects de la scène de l’assassinat. Il y révèle que l’une des deux bombes lancées par l’un des assaillants avait frappé le visage d’Abu Ghazala, mais n’avait pas explosé. Mohamed Abdel Halim Abu Ghazala, alors ministre de la Défense, a induit les Américains en erreur sur le sort de Sadate après l’assaut contre la tribune officielle.

Le rapport détaille également la réaction du commandant de la Marine, le lieutenant-général Mohamed Ali Mohammed Amin qui, avec un courage exceptionnel lança des chaises sur les assaillants ». De leur côté, les gardes du corps de Sadate, qui, selon l’ambassadeur, étaient tous derrière et à côté du podium, ont répondu sans succès aux assaillants, en ouvrant le feu avec leurs pistolets.

Selon l’ambassadeur, un ou plusieurs des assaillants ont tiré avec leurs fusils sur la plate-forme des diplomates, qui se trouvait à proximité de la plate-forme principale. Cela semble avoir entraîné la mort d’un membre de la délégation omanaise et d’un autre membre de la délégation chinoise.


Weir a déclaré qu’après l’incident, Abu Ghazala a appelé l’ambassadeur américain de son bureau pour « l’informer que le président n’avait subi que des blessures mineures et que trois des tueurs avaient été arrêtés et trois autres avaient été tués ».


CBS a été le premier média à annoncer, citant des sources à l’hôpital militaire de Maadi où Sadate a été transféré après l’attaque, que le président égyptien était mort.