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Harcelé à cause de son travail: le journaliste Khaled Drareni a été arrêté

Ghada Hamrouche | 27/03/20 21:03

Harcelé à cause de son travail: le journaliste Khaled Drareni a été arrêté

Le journaliste Khaled Drareni a été interpellé ce vendredi 27 mars 2020 et conduit dans un commissariat pour appliquer la décision prise mercredi par la chambre d’accusation près le tribunal de Sidi M’hamed d’annuler l’ordonnance de mise sous contrôle judiciaire décidée par le juge et de le placer sous mandat de dépôt.

L’information a été donnée par Maître Hafid Tamert sur sa page Facebook. Ce placement sous mandat de dépôt intervient dans un contexte répressif où, selon les opposants, le pouvoir exploite le contexte de la crise sanitaire liée à la pandémie du Coronavirus pour faire taire les opposants. L’arrestation de Khaled Drareni intervient au lendemain du procès expéditif en appel du militant politique Karim Tabbou qui suscite une crise majeure entre le corps des avocats et le système judiciaire. .

Khaled Drareni, jeune et brillant journaliste, directeur de Casbah Tribune, avait été arrêté le samedi 07 mars alors qu’il couvrait une manifestation, comme il l’avait constamment fait depuis le 22 février 2019. Placé en garde à vue pendant trois jours avec les militants Samir Belarbi et Slimane Hamitouche. Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche avaient été placés en mandat de dépôt et Khaled Drareni sous contrôle judiciaire. Ils étaient poursuivis «incitation à un attroupement non armé» et «atteinte à l’intégrité nationale».

Mercredi dernier , à la surprise générale, la chambre d’accusation avait confirmé la détention de Samir Benlarbi et de Slimane Hamitouche et annulé le contrôle judiciaire contre Khaled Drareni, en ordonnant sa mise sous mandat de dépôt. Lors de sa mise en garde vue, plus de 250 journalistes ont signé une déclaration dénonçant une atteinte au droit fondamental des journalistes à couvrir librement les évènements qui se déroulent dans le pays.

La déclaration a souligné que “Khaled Drareni subit depuis un an des pressions constantes pour le dissuader de couvrir les manifestations du mouvement populaire. Il a été convoqué, ou embarqué, à quatre reprises à la caserne Antar de l’ex DRS, lieu désormais connu d’interrogatoire de type police politique. Notre confrère a choisi de rester fidèle à son engagement professionnel de journaliste témoin d’événements majeurs de son pays et de son époque. Il a régulièrement prévenu les services de sécurité qu’il continuera de couvrir le Hirak car c’est son métier et qu’il n’enfreint aucune loi.”

La suspension des manifestations du Hirak pour cause de crise de Coronavirus est clairement mise à profit pour cibler les activistes, les militants et les journalistes libres. Nous exprimons notre pleine solidarité à notre confrère et ami Khaled Drareni . Le journalisme n’est pas un crime! Nous ne le répéterons jamais assez!