L’entêtement des autorités algériennes à bafouer les droits fondamentaux de la personne et l’accès à une justice équitable, dépasse même les frontières. L’avocat français Pierre Brunisso, membre du collectif d’avocats international de défense du journaliste Ihsane El Kadi, a vu sa demande de visa rejetée par les services consulaires de l’ambassade d’Algérie à Paris avant même d’être traitée.
Voulant plaider lors du procès en appel de son client en détention en Algérie depuis plus de 5 mois, Me Pierre Brunisso, s’est présenté ce mardi 30 mai au service des visas de l’ambassade d’Algérie à Paris, avec un dossier complet et une lettre de la famille d’Ihsane El Kadi le mandatant pour le défendre lors de son procès en appel qui se tient le 4 juin prochain à la cour d’Alger (Ruisseau).
« L’agent qui a reçu son dossier au guichet a pris le dossier, puis l’a emmené dans un bureau à l’intérieur. « À son retour, elle m’a indiqué que le dossier est incomplet et qu’elle ne peut pas l’accepter », nous raconte Me Brunisso. Il poursuit : « Je lui ai demandé de me dire quel est le document qui manque à mon dossier, la dame m’a informé que la lettre d’invitation n’est pas conforme, puisqu’elle ne porte pas la griffe du tribunal. Pourtant, je lui ai déjà répondu que c’est la famille de mon client qui m’a mandaté et non le tribunal ». L’avocat a insisté pour savoir exactement quel était le document qui manquait pour que le dossier de la demande de visa soit recevable. . À sa grande surprise, l’agent lui a répondu qu’elle « ne le sait pas ».
Après plusieurs tentatives de Maitre Brunisso pour savoir quels étaient les motifs de ce rejet , l’agent du service des visas « a refusé catégoriquement de reprendre le dossier de la demande de l’avocat et de délivrer une notification de refus de visa ».
Pour rappel, le collectif d’avocats international de défense du journaliste et directeur de Radio M et Maghreb Émergent, Ihsane El Kadi, est composé de 12 avocats maghrébins et européens. Il s’est constitué en février 2023 à la suite de la mise en mandat de dépôt du journaliste pour le défendre.