L'Algérie souhaite une "réduction massive et immédiate" de la production du pétrole - Radio M

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L’Algérie souhaite une “réduction massive et immédiate” de la production du pétrole

Ghada Hamrouche | 06/04/20 14:04

L’Algérie souhaite une “réduction massive et immédiate” de la production du pétrole

L’Algérie a appelé les pays membres de l’OPEP à réduire la production du pétrole. « Il faut privilégier le sens de responsabilité et aboutir à un accord sur une réduction globale, massive et immédiate de la production pétrolière », a déclaré Mohamed Arkab, le ministre de l’Energie, cité par l’APS. L’Algérie assure la présidence actuelle de l’OPEP. Une réunion extraordinaire par vidéoconférence de l’organisation avec des pays non membres est prévue le jeudi 9 avril 2020. « L’Algérie œuvrera, comme par le passé, à rapprocher les points de vue, rechercher les solutions consensuelles et contribuer à tout effort qui permettra de stabiliser le marché pétrolier, pour le bénéfice des pays producteurs et des pays consommateurs », a précisé le ministre. Selon lui, le marché pétrolier fait face à une chute de la demande d’un niveau inégalé par le passé, en raison de l’impact de la pandémie du Coronavirus sur l’activité économique mondiale et des mesures de confinement prises par de plusieurs pays. « Ce double choc a induit une baisse drastique des prix pétroliers, une baisse qui sera encore plus accentuée dans quelques semaines, lorsque les capacités de stockage de pétrole, en terre et en mer, seront saturées, conduisant une dislocation durable de l’industrie pétrolière », a prévenu Mohamed Arkab. L’objectif principal de la réunion du 9 avril, qui devait se tenir ce lundi 6 avril, est de réduire la production de dix millions de barils/jour.

« Équilibrer le marché »

La Russie, qui n’est pas membre pas de l’OPEP et qui est troisième grand producteur de pétrole au monde, est favorable à cette mesure. « Je tiens à souligner que la Russie estime nécessaire d’unir les efforts. Nous n’étions pas les initiateurs de la rupture de l’accord OPEP+. Et nous sommes prêts à conclure des accords avec des partenaires dans le cadre de ce mécanisme. Nous sommes prêts à coopérer avec les États-Unis sur cette question. Je pense qu’il est nécessaire d’unir les efforts pour équilibrer le marché et réduire la production grâce à des efforts coordonnés», a déclaré, vendredi 3 avril, le président russe Vladimir Poutine. Le groupe de Vienne (OPEP +) est une alliance de 24 pays producteurs de pétrole qui travaille sur la stabilité du marché. Parmi les pays non OPEP figurent la Russie, le Mexique, l’Azerbaïdjan et la Malaisie. Le groupe assure 55 % des approvisionnements mondiaux en pétrole et détient 90 % des réserves prouvées en pétrole.

Moscou et Ryad proches d’un accord

Le président russe a estimé que l’effondrement des cours pétroliers est lié aussi aux actions de l’Arabie Saoudite qui s’est retiré de l’accord OPEP+ et qui a augmenté sa production. « Tout cela est compréhensible, car apparemment c’est lié aux tentatives de nos partenaires de l’Arabie Saoudite de se débarrasser des concurrents qui produisent du pétrole de réservoirs étanches. Pour cela, le prix doit être inférieur à 40 dollars le baril. D’une certaine façon, ils atteignent leur objectif », a ajouté Vladimir Poutine. Kirill Dmitriev, président du Fonds souverain russe, a annoncé que l’Arabie Saoudite et la Russie sont « très proches » d’un accord sur la réduction de la production du pétrole pour compenser la chute de la demande mondiale. « Le marché tout entier comprend que cet accord est important et qu’il amènera beaucoup de stabilité. Nous avons traversé un long chemin avec l’Arabie Saoudite et surmonté beaucoup d’embûches. L’économie mondiale est au bord de la stagnation. Aussi, faut-il travailler avec les Etats Unis pour garantir la stabilité de l’économie mondiale. La stabilité des prix du pétrole est une partie de cette action », a-t-il déclaré à la chaîne américaine CNBC. Les Etats Unis risquent, selon lui, de perdre 10 millions de postes d’emplois si les cours pétroliers n’étaient pas stabilisés. Selon Reuters, les ministres de l’Energie des pays du G20 et des représentants d’organisations internationales se réuniront en visioconférence, vendredi 10 avril, pour, entre autres, convaincre les Etats Unis de s’impliquer dans le nouvel accord de réduction de l’offre de pétrole. Dans un tweet, jeudi 2 avril, le président américain Donald Trump a espéré que Ryad et Moscou réduisent leur production d’environ dix millions de barils, « et peut être nettement plus »