Le gouvernement algérien est une nouvelle fois rappelé à l’ordre par des organes des Nations-unis chargés des questions des droits de l’homme.
Après les rapporteurs spéciaux de l’ONU, qui ont lancé le 14 avril dernier un appel urgent à l’Etat algérien pour libérer le coordinateur national de l’Union démocratique et sociale (UDS), M. Karim Tabbou, et la demande adressée le 16 septembre par les experts de l’ONU à l’Etat algérien pour libérer le journaliste Khaled Drareni, c’est au tour du Groupe de travail sur la détention arbitraire de l’ONU (GTDA), de condamner l’Algérie pour avoir détenu arbitrairement un activiste du Hirak.
‘’Le Groupe de travail sur la détention arbitraire de l’ONU (GTDA), a rendu son avis le 29 septembre 2020sur l’arrestation et la détention du militant Messaoud Leftissi. Une arrestation et détention arbitraire au regard du droit international selon le GTDA’’, a déclaré l’expert algérien en droit de l’homme Sofiane Chouiter.
Concrètement, le groupe de travail de l’ONU demande au gouvernement algérien d’accorder une réparation à M Leftissi dont une juste indemnisation conformément au droit international, d’ouvrir une enquête indépendante sur les circonstances de son arrestation et sa détention et de prendre des mesures appropriées contre les responsables de la violation de ces droits.
Le groupe de travail demande, en outre, au gouvernement algérien de mettre les lois en conformité avec les recommandations formulées dans son avis et avec les engagements pris par l’Algérie en vertu du droit international des droits de l’homme.
La décision du groupe du travail sera publiée dans quelques jours, précise l’avocat qui fait savoir que l’Etat algérien a devant lui six mois pour prendre en compte ces recommandations. Ne pas le faire expose l’Algérie à des ennuies avec le Conseil des droits de l’homme des Nations-Unis.
Messaoud Leftissi a été arrêté en juin pour le port du drapeau amazigh. Condamné à une année de prison ferme en première instance avant d’obtenir l’acquittement en cassation. Son affaire est portée à la Cour suprême après que le parquet de la deuxième instance ait fait appel.