La passion du prophète Mahomet ne va pas jusqu’au boycott au Maghreb - Radio M

Radio M

La passion du prophète Mahomet ne va pas jusqu’au boycott au Maghreb

Radio M | 27/10/20 11:10

La passion du prophète Mahomet ne va pas jusqu’au boycott au Maghreb

Alors que le discours d’Emmanuel Macron, suite à l’assassinat de l’enseignant français Samuel Paty, est littéralement à l’origine d’une vraie déclaration d’hostilités dans certains pays, comme c’est le cas pour la Turquie, où, le Président turque Recep Tayyip Erdogan n’a pas mis de gants pour critiquer l’attitude de son homologue français, les réactions au Maghreb, bien que fermes, sont mitigées et, à priori, dépassionnées.

L’Algérie a initialement fait part de sa réaction sur la page officielle de la Présidence, avant de mettre également en avant un communiqué du ministère des affaires religieuses. Au contraire de l’Algérie, au Maroc, c’est le ministère des Affaires étrangères qui a publié un court communiqué dans lequel il « condamne vigoureusement la poursuite de la publication des caricatures outrageuses à l’islam et au Prophète ». Pour le ministère, ces caricatures « reflètent l’immaturité de leurs auteurs, et réaffirme que la liberté des uns s’arrête là où commencent la liberté et les croyances des autres ». Le chef du gouvernement Sâadeddine el-Othmani a lui aussi publié le communiqué sur son compte Twitter.

En Tunisie se sont les intellectuels tunisiens qui se sont mobilisés pour dénoncer le député tunisien Rached Khiari, qui avait écrit au lendemain de l’assassinat sur sa page Facebook : « Toute atteinte au prophète Mahomet est le plus grand des crimes. Tous ceux qui le commettent, s’agissant d’un Etat ou d’un groupe d’individus, doivent assumer ses retombés et répercussions ».

Ces intellectuels ont alors appelé à juger le député tunisien. Pour autant, et bien que généralement les critiques demeurent acerbes et dénoncent la republication des caricatures « outrageuses » ; elles n’ont pas débordé sur la sphère économique et donc passer au stade du boycott des produits français, tellement présents sur les étals des pays du Maghreb. Notons qu’à la suite des propos d’Emanuel Macron, qui a promis de ne pas « renoncer aux caricatures » du Prophète, les appels au boycott des produits français se sont multipliés au Moyen Orient. Ce boycott semble encore battre son plein dans ces pays.