La corruption, ennemi public numéro un - Radio M

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La corruption, ennemi public numéro un

Ghada Hamrouche | 03/12/19 12:12


1.    Si la corruption consiste essentiellement à user d’un pouvoir quelconque pour obtenir un gain personnel au détriment du bien public, on peut dire que le régime actuel est, dans son principe-même, un régime de corruption. 

2.    La corruption se manifeste, domine, structure et régit aussi bien l’économie que la politique. Elle s’étend à tous les domaines d’activité du pays, et conditionne, directement ou indirectement, la vie de tous les citoyens. Elle transforme les règles économiques, les relations sociales, l’usage du droit et le fonctionnement de la justice, la nature des élections et de la représentation politique, la culture, les valeurs, le vécu quotidien et la perception qu’ont d’eux-mêmes les Algériens.

3.    La corruption, a empêché la réalisation des objectifs de l’indépendance. En s’insinuant dans les rouages de l’État en construction, en assujettissant progressivement les pouvoirs et les bureaucraties, en érodant les valeurs et les principes d’un peuple combattant, en diffusant au sein du peuple, à force de mépris et de cynisme, les germes de l’ignorance et de l’aliénation, la corruption a domestiqué l’État et a pris le pouvoir sur la société. Au cours des dernières décennies, son pouvoir est devenu quasiment absolu.

4.    Dans un sursaut de conscience inespéré, la révolution de février est intervenue comme une révolte contre l’humiliation, mais aussi, fondamentalement, comme un élan profond pour la survie d’un pays livré à la prédation physique et économique, livré à la dégradation des valeurs positives de la société, livré au mépris de soi et au joug d’une nouvelle culture de la soumission vis-à-vis des puissants et de violence vis-à-vis des siens.  

5.    Aujourd’hui, les Algériens sont conscients que la corruption est l’ennemi mortel du peuple algérien et de sa révolution. C’est pour cela, pour sa survie, que le peuple algérien n’aura de cesse tant qu’il n’aura pas fait partir le régime de la corruption et instauré, instrument de sa renaissance, de son développement, de sa dignité et de sa liberté, l’État de droit.