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France : Le Drian interpellé par un député sur l’atteinte aux libertés en Algérie

Lynda Abbou | 22/11/20 18:11

France : Le Drian interpellé par un député sur l’atteinte aux libertés en Algérie

Le député français de Gauche démocrate et républicaine, Pierre Dharréville, a interrogé le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur la situation en Algérie et les atteintes aux libertés publiques, dans le cadre d’une question écrite publiée le 17 novembre passé.

« Depuis l’apparition de la pandémie, le nouveau pouvoir algérien court après la légitimité qu’il a perdue et tente en vain de reprendre la main, comme en témoigne le large écho de l’appel au boycott pour les scrutins présidentiels et pour la réforme constitutionnelle. Face à cela, il semble que soit engagée une répression portant atteinte aux libertés publiques », a écrit le député.

Il a notamment souligné dans sa correspondance que « les voix discordantes sont sommées de se taire tandis que les sites d’information critique sont bloqués ». « Plus de 1 300 procédures judiciaires ont été engagées contre les animateurs du Hirak. Parmi eux, plus de 80 journalistes, bloggeurs, militants croupissent en prison en attente de jugement, tandis que d’autres ont déjà été lourdement condamnés » a écrit le député au ministre des affaires étrangères français tout en citant l’affaire des deux militants Samir Belarbi et Slimane Hamitouche, ainsi que le journaliste incarcéré Khaled Drareni.

Le député a en outre interpellé Jean-Yves Le Drian sur la récente visite du ministre de l’intérieur français, Gérald Darmanin, à Alger. Il a souhaité « savoir si la France, en se gardant de toute condescendance, et dans l’esprit de relations d’égal à égal entre les deux peuples et les deux pays, a exprimé sa préoccupation à l’égard de cette situation et en quels termes ».

Dans sa lettre titrée « Atteintes aux libertés publiques en Algérie », le député de gauche a rappelé qu’après « l’immense soulèvement populaire pacifique qu’a constitué le Hirak, et que seule la covid-19 a momentanément interrompu, la colère continue à s’exprimer en Algérie ».

 « Le peuple est descendu dans la rue pour dénoncer l’autoritarisme, la corruption du régime, le mépris, les inégalités, les souffrances sociales » a-t-il noté, avant de continuer que les algériens « ont exigé un changement de « système », la liberté, la démocratie et la formation d’une assemblée constituante afin de bâtir un véritable État de droit, un État juste ».

Par ailleurs, le président Macron a déclaré, dans un entretien publié vendredi par Jeune Afrique, qu’il ferait « tout » pour « aider » le président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui est « courageux », afin que « la transition réussisse » en Algérie. « Il y a eu un mouvement révolutionnaire, qui est toujours là, sous une forme différente. Il y a aussi une volonté de stabilité, en particulier dans la part la plus rurale de l’Algérie. Il faut tout faire pour que cette transition réussisse. Mais il y a un facteur temps important », a ajouté Emmanuel Macron, interrogé sur le mouvement de contestation populaire « Hirak ». Des déclarations qui ont semé la colère dans la sphère politico-médiatique algérienne .