Dans une sombre affaire qui s’apparente à du “fichage ethnique”, l’attaquant du FC Barcelone et star de l’équipe de France de football a annoncé dans un communiqué publié sur son compte Instagram, qu’il mettait un terme à son partenariat avec le géant chinois des télécoms Huawei, dont il était jusque là l’ambassadeur.
L’origine de ce “retrait de confiance” à Huawei de la part de son égérie française est liée aux “forts soupçons” qui existent autour de la participation de Huawei à la surveillance de la minorité musulmane ouïghoure par les autorités chinoises.
“Suite aux forts soupçons selon lesquels l’entreprise Huawei aurait contribué au développement d’une -alerte Ouïghour- grâce à un logiciel de reconnaissance faciale, j’annonce que je mets un terme immédiat à mon partenariat me liant à cette société”.
Et pour cause, Huawei a été montré du doigt, mardi dernier aux Etats-Unis, pour avoir été impliqué dans des tests opérés sur un logiciel logiciel de détection ou de tracking via reconnaissance faciale, permettant de repérer des personnes d’apparence ouïghoure, selon le cabinet de recherche IPVM. C’est aussi le cas pour nombre d’autres entreprises chinoises, qui ont développé cette technologie basée sur l’IA (intelligence artificielle).
En septembre dernier, Idemia, une société française, a été accusée par Amnesty International d’avoir vendu un système de reconnaissance faciale à un bureau de police de Shanghai. L’entreprise française, spécialisée dans l’identité numérique a affirmé, sans toutefois nier les faits, que ce système n’a pas été déployé et affirme “avoir arrêté l’exportation de technologies biométriques dans des pays non respectueux des droits de l’Homme”, selon l’Usine Digitale.
Très forts en IA, les chinois détiennent déjà quelques unes des entreprises les plus performantes dans ce domaine, à l’image de Yitu et Megvii, et SenseTime. D’ici 2030, le pays entend devenir l’incontestable leader sur le marché mondial de l’intelligence artificielle.
Lié avec Huawei par un contrat depuis 2017, Antoine Griezmann appelle le groupe chinois à “ne pas se contenter de nier ces accusations mais à engager au plus vite des actions concrètes pour condamner cette répression de masse” de la minorité ouïghoure “et user de son influence pour contribuer au respect des droits de l’Homme et de la Femme au sein de la société”.
