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FFS : le fils de Hocine Aït Ahmed sonne l’hallali de la direction actuelle

Radio M | 24/03/22 12:03

FFS : le fils de Hocine Aït Ahmed sonne l’hallali de la direction actuelle

La participation aux récentes élections sénatoriales a fini par faire déborder la coupe d’un FFS déjà pleine de bisbilles, de contradictions et de luttes intestines. A telle enseigne que  Jugurtha Aït Ahmed, fils du fondateur du parti, est sorti hier de sa réserve, via une déclaration postée sur sa page Facebook, pour pointer une « situation délétère » et charger une direction qu’il accuse d’avoir tourné le dos à la ligne historique imprimée par son père.

C’est par la question brûlante de la crise russo-ukrainienne que Jugurtha Aït Ahmed entame sa charge vigoureuse contre la direction actuelle du parti  Il dénonce d’emblée un «silence assourdissant» devant une guerre qui charrie une menace de conflagration nucléaire, rappelant que le FFS historique prenait toujours position en faveur de la paix. Pour lui, l’état-major du parti « se terre », « se bunkérise » face au conflit et « déserte Bundung et ses espoirs, relégués aux oubliettes de l’Histoire. »

Concernant la situation interne du parti, le fils de feu Hocine Aït Ahmed reproche à l’Instance présidentielle (IP) de « fouler aux pieds les mécanismes démocratiques » régissant le fonctionnement du FFS. De son point de vue, la règle de collégialité instaurée lors du 5e congrès tenu en 2013, n’est plus respectée. « On a assisté à une rupture de la collégialité pourtant consubstantielle au fonctionnement de la direction. Rupture de collégialité qui a été la cause de la dislocation des deux précédentes IP et a entrainé le FFS dans un cycle de violence », assène Jugurtha Aït Ahmed, avant de rappeler qu’il s’agit pourtant d’un «engagement» pris solennellement par l’actuelle IP devant les militants lors du dernier congrès extraordinaire du parti.

Manœuvres pour faire main basse sur le prochain congrès

«Pour couronner le tout, voilà que des manœuvres se mettent en place pour que certains puissent faire main basse, bureaucratiquement sur le prochain congrès du FFS», analyse Jugurtha Aït Ahmed, qui met en exergue une volonté de contrôler l’appareil du parti. Il pointe, dans ce contexte, la responsabilité du Comité d’éthique qu’il accuse d’avoir failli à son devoir d’alerte et de réaction face à ces « dérives », allant jusqu’à s’interroger sur la possibilité d’en être l’instigateur.

Considérant qu’il était hors de question de laisser dilapider le patrimoine politique légué par son père, Jugurtha Aït Ahmed appelle à une mobilisation salvatrice des militants,  à « un sursaut de conscience au sein de nombreux cadres du parti et dans la combativité politique de la base»

Pour rappel, l’Instance présidentielle avait décidé, le 26 février dernier, de mettre fin au mandat du secrétariat national, avant de reconduire le Premier secrétaire, Youcef Aouchiche, qui venait d’être élu sénateur, et de le charger de composer une nouvelle équipe. Cette décision avait suscité les réserves de deux membres de l’instance suprême du parti, Soufiane Chioukh et Mohamed Hadji en l’occurrence, qui s’en sont publiquement démarqués.

Rachid I.