Fatiha Ben Abbou : "C'est Gaid Salah qui a décidé quel rôle allait jouer le panel de Karim Younes" (CPP/vidéo) - Radio M

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Fatiha Ben Abbou : “C’est Gaid Salah qui a décidé quel rôle allait jouer le panel de Karim Younes” (CPP/vidéo)

Lynda Abbou | 10/12/20 12:12

Fatiha Ben Abbou : “C’est Gaid Salah qui a décidé quel rôle allait jouer le panel de Karim Younes” (CPP/vidéo)

“C’est l’ancien Chef d’État-major au sein de l’Armée nationale populaire, feu Ahmed Gaïd Salah, qui a décidé quel rôle allait jouer le panel de médiation et de dialogue mené par Karim Younès”, a révélé la constitutionaliste Fatiha Ben Abbou lors de son passage hier soir sur Radio M dans l’émission politique CPP.

Fatiha Ben Abbou qui faisait partie de ce panel dédié initialement au dialogue, a expliqué que son équipe a posé le problème des détenus d’opinion au Chef de l’Etat de l’époque, Abdelkader Bensalah. « On lui avait dit que nous ne pouvons pas commencer notre travail avant leur libération » a-t-elle raconté.

Mais selon elle, le général Ahmed Gaïd Salah est vite entré en jeu pour décider que le panel « devait s’occuper des élections » ! « À cette époque-là, je n’ai pas assuré le dialogue avec les partis politiques. Je me suis consacrée à la rédaction de la Loi relative à l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) » a-t-elle révélé. « C’est moi qui l’ai rédigée et je me suis retiré après cela » a précisé la constitutionaliste. Elle a également signalé qu’elle n’a jamais participé à la rédaction de la Constitution.

En ce qui concerne la crise du pouvoir que vit l’Algérie actuellement, suite à la maladie de Abdelmadjid Tebboune et son absence qui se prolonge depuis plusieurs semaines, Fatiha Ben Abbou a par ailleurs précisé que l’article 102 de la constitution peut être appliqué « sans aucun problème » à condition que qu’il y est une « unanimité » des 12 membres du Conseil constitutionnel dont quatre sont « choisis par le président » ! « Il suffit qu’un seul ne soit pas d’accord pour que la disposition ne passe pas » a-t-elle fait remarquer.

En revanche, l’invitée de Radio M ne pense pas que l’Algérie soit dans une impasse constitutionnelle. « Il n’y a que le droit qui puisse sortir l’Algérie des crises qu’elle vit, et qui puisse mettre en place un Etat de droit. «La démocratie naît de la continuité du droit et non d’un chaos » a martelé Fatiha Ben Abbou.

Un avis qui a fait régir les autres invités du CPP, à savoir, le journaliste Ihsane El Kadi et l’expert en industrie Redha Amrani.