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FAF : fin de mandat mouvementé pour Kheïreddine Zetchi

Salim Mesbah | 09/08/20 10:08

FAF : fin de mandat mouvementé pour Kheïreddine Zetchi

Alors que les supporters du CRB célèbrent bruyamment le titre de champion d’Algérie, le président de la FAF fait face à la colère de plusieurs présidents de club qui critiquent sa gestion et ses dernières décisions.

La fin de mandat du président de la fédération algérienne de football (FAF), Kheïreddine Zetchi risque de ne pas être de tout repos, après la bronca provoquée par la décision du bureau fédéral d’offrir le titre de champion d’Algérie au CRB.  

Si la grande majorité des présidents de club applaudissent la décision de ne pas reprendre le championnat, beaucoup refusent d’accepter le classement final établit par l’instance du football national. Le Président du MCA, Abdenacer Almas a été le premier a rejeté le sacre de l’ennemi de toujours « Il est hors de question d’offrir le titre de champion au CRB, alors qu’on peut continuer le championnat même s’il le faut en janvier prochain. Je suis pour une saison à blanc au lieu de donner le titre à un club qui est à trois points de nous et avec un match en retard », avait-il déclaré avant de faire machine arrière et d’accepter le sacre du Chabab.

Pour calmer la colère des supporters et de la direction du MCA, deuxième au classement avec ESSétif mais avec un goal-average défavorable au moment de l’arrêt de la compétition, le BF va faire jouer « la règle d’indice des matchs disputés et des points récoltés.» pour départager les deux équipes et trancher en faveur du doyen. Un lot de consolation qui offre au MCA la possibilité de disputer la lucrative compétition de la Ligue des Champions, réclamée par la direction du Mouloudia. Réaction immédiate du board de l’ESS : démission collective des membres de la direction du club, qui accusent les décisions du bureau fédéral de « régionaliste ».

« C’est une catastrophe dont on ignore quelles peuvent en être les conséquences pour la saison prochaine. », reconnaît un ancien membre de la FAF qui critique la manière dont l’instance du football à tergiverser pour prendre les bonnes décisions et décrété « l’année blanche » « Il aurait fallu annoncer le gel total des compétions, sans désigner de champion, pour éviter la cacophonie qui règne actuellement.»

Et la direction de la FAF n’est pas au bout de ses peines et risquent de se retrouver acculer à revoir ses décisions si le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) donne raison à l’USMA dans son litige avec le MCA. Le président des rouges et noir a décidé de faire appel au  pour contester la décision de la commission de discipline de la LFP qui avait infligé au club un match perdu sur tapis vert sur le score de 3 buts à 0, plus défalcation de 3 points et une lourde amende financière de 200 millions de centimes, pour avoir boycotté la rencontre contre le MCA, le 12 octobre en raison de sa programmation pendant une date FIFA, alors que plusieurs joueurs de l’USMA étaient retenus par la sélection militaire.

Si le TAS de Lausanne donne gain de cause à l’USMA avec la récupération des trois points et l’annulation de la sanction,  le Mouloudia en serait le grand perdant et se verrait amputé de trois points. Résultat : le MCA serait relégué à la… 4e place avec 34 points, ex æquo avec le CS Constantine… Une catastrophe en perspective.

Image abimée

« Dommage qu’il ait écorné son image à cause d’erreurs à répétitions alors qu’il bénéficiait d’une aura après le sacre africain de l’équipe nationale. », se désole un fin connaisseur des arcanes de la fédération.

Même les plus indulgents reconnaissent que le patron du football national a « perdu la main », alors que certains louaient encore son travail, sa diplomatie et sa compétence avant l’arrêt de la compétition en mars.  « Il est en roue libre depuis qu’il a décidé de ne pas briguer un nouveau mandat à la tête de la FAF », estime l’un d’entre-eux. « Il est mal entouré et beaucoup lui veulent du mal. », juge un ancien dirigeant, qui accuse la tutelle, le ministère de la jeunesse et des sports et le puissant patron de la Ligue du football professionnelle (LFP), Abdelkrim Medouar d’avoir fait capoter la consultation écrite lancée par la FAF, auprès des clubs. « Il s’est s’entêté à vouloir relancer le championnat comme en Espagne et en Allemagne, alors que ni ministre, ni le comité scientifique, ni les clubs ne voulaient une reprise du championnat. », rappel Abdenour un supporter de l’USMA.

En mettant en place un championnat de Ligue 1avec vingt clubs et celui de la Ligue 2 avec trente-six équipes réparties en deux groupes, Zetchi et le BF ont lancé la réforme du championnat, dans la confusion et alors que les acteurs du football continuent de subir les contrecoups de la crise sanitaire. Les opposants à la réforme rappellent qu’il a été très difficile d’assurer une bonne programmation avec seize clubs, comment l’appliquer avec vingt clubs en Ligue 1 et trente-six en Ligue 2, se demandent certains dirigeants.  « A trop vouloir satisfaire tout le monde, le BF et son président se sont mis à dos une grande majorité des dirigeants du football. », juge un dirigeant de club.