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Espagne/Harragas : un parti d’extrême droite suggère la surveillance des côtes algériennes par la marine espagnole

La Rédaction | 07/12/20 10:12

Espagne/Harragas : un parti d’extrême droite suggère la surveillance des côtes algériennes par la marine espagnole

Espagne. Le président du parti portant une étiquette d’extrême droite, Santiago Abascal, a proposé, en marge de d’une cérémonie pré-électorale à l’hôtel tenue récemment à Barcelone, la surveillance des côtes algériennes, marocaines ou sénégalaises par la marine espagnoles, afin intercepter les navires de migrants.

“Nous devons essayer d’empêcher l’arrivée des migrants” et promouvoir le fait “qu’ils ne seront jamais régularisés” en martelant ce message même en Afrique, a déclaré Abascal aux journalistes.

Selon le chef de file de Vox, “si les navires de la marine espagnole naviguent plus près des côtes des pays nord africains, qui présentent le plus de candidat potentiels à une traversée illégale vers l’Espagne, ils seront plus enclins à intercepter puis rapatrier les embarcations clandestines, où les autorités locales devront les prendre en charge.”

Selon Abscal, qui par ailleurs, a jeté son dévolu sur le Gouvernement central espagnol en l’accusant d’avoir “aggravé la crise migratoire”, a souligné qu’il était nécessaire d’empêcher l’arriver des migrants avant qu’il n’atteigne le sol espagnole, où ils seront conduits dans les centres d’internement des étrangers (CIE) jusqu’à ce que leur expulsion soit prononcée.

A noter que l’Espagne croule sous les arrivées de migrants, dont les assauts répétés à partir de l’Algérie ont atteints des chiffres impressionnants, et ce depuis le début de l’année 2020 et notamment suite à l’aggravation de la pandémie Covid-19.

Récemment, la Communauté de Valence a émis un signal d’alerte après avoir recensé pas moins de 900 migrants (principalement venus d’Algérie) arrivés sur ses côtes en 2020, d’après les chiffres publiés par le journal El Confidencial.

Dans le même temps, le phénomène de la “Harga” a repris de plus belle, alors qu’il s’était pratiquement estompé durant la période février-décembre 2019, coïncidant avec l’apogée du Hirak.

D’après Carlos Gómez Gil, professeur au Département d’Analyse Economique Appliquée de l’Université d’Alicante, cité par El Confidencial, « les départ de migrants depuis l’Algérie se produisent depuis 2007, date à laquelle la première arrivée a été enregistrée. On parle donc d’un phénomène qui se poursuit depuis treize ans avec la particularité que depuis 2016, il y a eu un rebond important. Cela coïncide avec l’aggravation de la crise économique, politique et sociale en Algérie. Cependant, au-delà des chiffres relatifs, le phénomène témoigne d’une dégradation progressive de la situation d’un pays voisin et d’un manque d’attentes en une nation riche en ressources naturelles ».

« Dans le même temps, n’oublions pas l’instabilité sociale et politique croissante de ces dernières années, les manifestations qui ont inondé différentes villes et ce profond malaise touchant surtout les jeunes, qui pour seul horizon, aspirent à quitte le pays. Ce n’est pas seulement l’emploi que ces gens recherchent, mais plutôt un autre mode de vie, nous nous intéressons donc à la stabilité économique, sociale et politique du pays voisin », a-t-il expliqué au journal El Confidencial.