C’est le jour J pour l’entrée en vigueur du couvre-feu sanitaire décrété par les pouvoirs publics dans 29 wilayas du pays, ainsi que d’une panoplie de décisions visant à durcir les mesures dites “barrières”.
L’épidémie Covid-19 revient en force en Algérie. Après une courte période d’accalmie relative, les nouveaux cas de contaminations au virus mortel explosent de nouveau. Le dernier bilan affiche au compteur quelque 642 cas positifs.
Inquiet, le Gouvernement a décidé, dimanche, d’instaurer un couvre-feu sanitaire de 20H à 5H le lendemain, dans 29 wilayas du pays. Cette mesure, au demeurant salutaire, risque de ne pas suffire à contenir voire stopper la propagation du mal qui sévit en Algérie comme dans le monde, depuis près d’une année. Pire, elle accuse, selon certains spécialistes, un retard qui risque de coûter cher à l’Algérie.
Et pour cause, les hôpitaux et services de réanimation affichent déjà complet ! La saturation des services d’épidémiologie dans certaines wilayas à l’image de Bejaia est telle, que certains professionnels de la Santé, n’ont pas hésité à tirer la sonnette d’alarme publiquement.
Une situation particulièrement préoccupante à Bejaia
Un médecin exerçant du CHU de Bejaia a publié samedi une vidéo dans laquelle il affirme que le personnel médical du CHU et autres structures de santé publique à Bejaia travaille sous pression en raison de la hausse inquiétante de nombre de nouveaux cas. D’après lui, « le CHU de Bejaia enregistre entre 10 et 20 décès par jours ». Il dira également que les lits au CHU se font de plus en plus rares. Il est allé jusqu’à dire qu’avec ce rythme on ne trouve plus personne à l’hôpital pour accueillir les malades.
Ce constat amer a été confirmé par la directrice du CHU Ghania Gherbi. ‘’Les services ouverts au niveau des deux hôpitaux Frantz Fanon et Khelil Amrane, n’ont pas pu faire face à la forte sollicitation des malades. Devant cette situation, le personnel médical trouve d’énormes difficultés pour la prise en charge des patients’’, a-t-elle déclaré sur les ondes de la Radio Soummam. Elle ajoute qu’il devient de plus en plus difficile de mobiliser un lit équipé d’oxygène, en précisant que la plupart des malades arrivent à l’hôpital dans un état grave, ce qui nécessite une longue hospitalisation.
A son tour, le directeur de la santé et de la population de la wilaya de Bejaia a lancé un cri de détresse dans une vidéo postée sur Facebook par la cellule de communication de la wilaya de Bejaia. Il fait savoir que le nombre de malades hospitalisés a atteint les 500 dont 80% nécessitent la mise sous oxygène.
