En soutenant un“soulèvement irréaliste en Syrie”, Erdogan est responsable des “milliers de morts” - Gülen - Radio M

Radio M

En soutenant un“soulèvement irréaliste en Syrie”, Erdogan est responsable des “milliers de morts” – Gülen

Said Djaafer | 27/01/20 12:01

En soutenant un“soulèvement irréaliste en Syrie”, Erdogan est responsable des “milliers de morts” – Gülen

Un entretien de Fethullah Gülen, fondateur du mouvement Hizmet, ancien allié devenu l’ennemi principal de Recep Tayyip Erdogan ne comporte pas beaucoup de surprises. Celui dont les fidèles font l’objet d’une purge massive et d’une répression intense depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016, qu’il est accusé d’avoir fomenté, dresse, un portrait peu flatteur d’Erdogan qui se “voit comme l’homme le plus intelligent du monde” mais qui est mû en réalité par des “ sentiments de jalousie, de haine et de vengeance” et dont le “gouvernement a sombré dans la paranoïa”.

Le plus intéressant dans l’interview de Alain Jourdan, publiée, hier, par la Tribune de Genève, est son analyse sur la politique syrienne d’Erdogan et celle qui se met en place pour la Libye. Selon lui, l’action d’Erdogan en Syrie a été une opération de “diversion” pour que les gens ne focalisent sur les problèmes internes en Turquie et se “poser en homme fort du monde musulman”. 

Il fallait aider Assad si nécessaire…”

Le bilan de cette action d’Erdogan en Syrie est, selon Gülen, un désastre. Erdogan, estime-t-il, ‘est “ devenu un meurtrier en soutenant un soulèvement irréaliste. Il a une grande responsabilité dans tout ce qui s’est passé. Les milliers de morts, les millions de réfugiés. toutes ces choses atroces. Il a beaucoup de sang sur les mains.”

Pour Gülen, la solution à la crise syrienne était un ‘pacte” pour aller graduellement vers la démocratie et “ si nécessaire, d’aider Assad à rester président pendant un ou deux mandats, mais en veillant à ce que chaque groupe majoritaire ou minoritaire soit représenté”.

Sur la Libye, Gülen considère qu’Edogan “joue un rôle négatif en soutenant certains groupes”.  Pour lui, Erdogan ambitionne d’être le nouveau leader du monde musulman mais une telle ambition ne peut se réaliser quand avec le soutien aux “confrontations entre sunnite”. Selon lui, le président turc “l s’enferre dans ses contradictions. Tous les dictateurs ou tyrans narcissiques comme Hitler ou Staline finissent mal. Leur règne s’achève toujours dans la fureur. Il connaîtra le même sort.”