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Emploi du temps scolaire : « L’exclusion » de tamazight fait polémique

Radio M | 29/08/21 13:08

Emploi du temps scolaire : « L’exclusion » de tamazight fait polémique

Dans l’emploi du temps exceptionnel tracé par le ministère de l’Education nationale pour l’année scolaire 2021/2022, la langue tamazight est reléguée. La polémique gagne le milieu militant et des acteurs dénoncent d’ores et déjà « une provocation » dans un contexte des plus complexes en Kabylie.

Très vite, les inspecteurs de langue amazighe prennent au sérieux la question et écrivent au ministre de l’Education, Abdelhakim Belabed. Réunie, samedi à Bejaia, la Coordination nationale des inspecteurs de langue Amazighe (CNILA), a décidé d’« envoyer un courrier à Monsieur le Ministre du secteur pour attirer son attention sur les arrières pensées et les conséquences d’une telle décision, pour le moins inattendue ».

La coordination parle de « l’exclusion de l’enseignement de tamazight de l’emploi du temps alternatif de l’élève pour l’année scolaire 2021-2022 ». Une disposition contenue dans la correspondance du Secrétariat général du ministère de l’Éducation nationale, datant du 14 août 2021.

Dans leur courrier, les inspecteurs affirment avoir rappelé au ministre de tutelle « les devoirs de l’État envers l’enseignement de la langue amazighe » et émis des propositions « pour une meilleure prise en charge de cet enseignement, répondant effectivement aux ambitions des Algériennes et Algériens ».

Dans l’emploi du temps de cette année, et en raison de la pandémie, le ministère a adopté le système de groupes. « La langue tamazight est dispensée en dehors de l’emploi du temps du groupe concerné », est-il indiqué dans le plan tracé par la tutelle. C’est-à-dire dire que son enseignement est dispensé hors « emploi du temps officiel » qui est de 4 heures (8h-12h) ou (13h-17h).

Simple coïncidence ou décision délibérément planifiée, Tamazight qui est une langue nationale et officielle consacrée par la Constitution, se trouve ainsi placée au même titre que l’éducation physique et sportive dans les écoles !

De nombreux militants de la cause berbère ont dénoncé la démarche des autorités. Ancien député démissionnaire, Khaled Tazaghart parle d’une « dérive » et a appelé à « l’annulation immédiate de la décision antinationale ».  Tazaghart a estimé qu’il s’agit d’« un acte raciste qui porte atteinte aux constantes de la nation ».

Par : Ahmed Ouali