Droits de l'homme : L'Algérie a tenté de faire avorter le projet de résolution du Parlement européen - Radio M

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Droits de l’homme : L’Algérie a tenté de faire avorter le projet de résolution du Parlement européen

Radio M | 30/11/20 19:11

Droits de l’homme : L’Algérie a tenté de faire avorter le projet de résolution du Parlement européen

Le Gouvernement algérien a tenté, en vain, via sa Mission auprès de l’Union européenne de tuer dans l’œuf le projet de résolution du Parlement européen condamnant les violations des droits de l’homme en Algérie, selon un document chargé d’affaires à la Mission algérienne auprès de l’Union européenne (UE), détenu par Radio M.

A une semaine de la date du débat général sur la situation des droits de l’homme en Algérie, le chargé d’affaires à la Mission algérienne auprès de l’Union européenne (UE), M. Toufik Mahi a adressé une lettre au président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb au sein du Parlement européen, dans laquelle il l’informe de la disposition de l’Algérie à ouvrir des discussions sur les questions liées aux droits l’homme mais dans le cadre de la commission parlementaire mixte (Algérie-UE).

Autrement dit, l’Algérie souhaitait que le débat sur les droits de l’homme en Algérie n’ait pas lieu en plénière et que le projet de résolution ne soit pas soumis au vote. ‘’ La Commission parlementaire mixte (CPM) Algérie-UE, instituée en juin 2018, constitue le cadre idoine d’échange parlementaire, y compris sur les questions liées aux droits de l’homme’’, indique le document.

‘’Des démarches sont entreprises par certains eurodéputés pour retenir le principe d’un débat autour d’un projet de résolution sur la situation des droits de l’homme en Algérie, dans un contexte national, international et bilatéral bien particuliers’’, lit-on dans la lettre. Pour le gouvernement algérien, les reformes entreprises répondent aux aspirations du Hirak.

‘’Au plan national, l’Algérie, qui a organisé l’élection présidentielle le 12 décembre 2019 dans un cadre légal transparent consacré par la mise en place de l’Autorité nationale indépendante des élections, a engagé une série de réformes politiques, dont la première étape a été couronnée par l’adoption par le peuple de la nouvelle Constitution, lors du référendum du la novembre 2020’’, note la mission.

Elle ajoute : ‘’Cette première phase de réformes a été effectuée, en réponse aux attentes du Hirak, mouvement de protestation populaire contre un 5è mandat du Président sortant, dans un esprit de renforcement de l’Etat de droit, d’équilibre des pouvoirs, de renforcement de la transparence de la vie publique et surtout de consolidation des libertés et droits fondamentaux’’.

Au plan bilatéral, enfin, cette démarche intervient, selon la même source, dans un ‘’Momentum’’, marqué par la reprise des contacts bilatéraux entre l’Algérie et l’Union Européenne au plus haut niveau politique, dont les échanges qu’ont eus le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et le Président du Conseil de l’UE, Charles Michel, en janvier dernier, en marge de la Conférence de Berlin sur la Libye.

Il enchaîne :’’ S’agissant des questions liées aux droits de l’homme en Algérie que certains eurodéputés souhaitent soulever, je dois souligner que la révision constitutionnelle du 1er novembre 2020, apporte une série d’amendements, à même de renforcer l’état des libertés individuelles et collectives’’. Pour le représentant de l’Algérie auprès de l’UE, toutes les libertés sont respectées en Algérie.

‘’Outre la consécration des libertés d’opinion et d’exercice des cultes et des autres droits qui s’y rattachent, la nouvelle Constitution a, à titre non exhaustif et d’illustration, instauré, pour la première fois, le régime déclaratif, quant à la création d’associations et à l’exercice des libertés de réunion et de manifestation, ce qui constitue un saut éminemment qualitatif, en la matière’’.

Enfin, le rédacteur de la lettre souligne que ‘’la longue tradition d’échanges que nous avons tant avec la DMAG, qu’avec le Parlement Européen, mérite d’être poursuivie, sur les bases juridiques instituées par les deux parties, dans un climat serein et constructif’’.