Des propositions de "sortie de crise" formulées par des acteurs politiques : l'après Tebboune a-t-il commencé ? - Radio M

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Des propositions de “sortie de crise” formulées par des acteurs politiques : l’après Tebboune a-t-il commencé ?

Lynda Abbou | 05/12/20 18:12

Des propositions de “sortie de crise” formulées par des acteurs politiques : l’après Tebboune a-t-il commencé ?

Algérie Depuis quelques jours, plusieurs personnalités publique ont formulé des propositions en guise de contribution à une sortie de la crise politique, que vit le pays depuis un certain 22 février 2019 et qui, désormais, s’enlise depuis la maladie du président, Abdelmadjid Tebboune.

La dernière en date est celle l’ancien Gouverneur de la Banque d’Algérie, Abderrahmane Hadj Nacer, qui a proposé lors de son passage sur Radio M, la mise en place d’un « Comité de sages ».

Abderrahmane Hadj Nacer, l’homme réputé proche de Mouloud Hamrouche, a proposé, la mise en place d’un « Comité de gestion » dans lequel se trouve suffisamment de représentativité de courants et d’âges. Un groupe restreint qui aura pour mission la proposition d’une « nouvelle organisation politique », la proposition des projets économiques et des projets d’institutionnalisation qui « représentent la population telle qu’elle est aujourd’hui.

Avant lui, c’est le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Makri, qui a proposé « une conférence nationale inclusive qui va conduire à la constitution d’un gouvernement d’union nationale » et la « révision des lois importantes, comme celles des partis et des élections, pour parvenir à des élections transparentes ».

Il a notamment appelé la classe politique à entamer une nouvelle transition qui s’appuiera sur la déclaration du 1er Novembre, la plateforme de Mazafran et la déclaration de la conférence d’Aïn Benian.

Début novembre 2020, le Front des forces socialistes (FFS), a lui aussi été à l’origine proposition d’initiative de sortie de crise. Selon le premier secrétaire du parti, Youcef Aouchiche, il s’agit d’une convention politique nationale qui regroupera l’ensemble des forces et personnalités politiques pour « un dialogue inclusif, dans un climat apaisé, d’ouverture politique et médiatique, qui permettra au pays de sortir de cette impasse historique ». D’après lui, l’objectif de cette initiative est de trouver une issue politique, pacifique et inclusive à « la crise que traverse le pays ».

Ces propositions de sortie de crise interviennent dans un contexte d’absence du chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, pour des raisons de santé. Pour rappel, le président n’est toujours pas rentré au bercail suite à son hospitalisation en Allemagne, depuis fin octobre 2020.

S’ajoute à cela le très fort taux d’abstention lors du référendum sur la révision constitutionnelle le premier novembre passé. Un boycott jugé « historique » et interprété comme le premier « échec » politique de Abdelmadjid Tebboune.

Dans un entretien accordé au quotidien El Watan, le politologue Mohamed Hennad a souligné qu’aujourd’hui, plus que jamais, « la situation du pays nécessite une union nationale autour d’un projet national consensuel au moment où l’Algérie traverse trois crises majeures : une crise politique chronique, aggravée par la longue maladie du chef de l’Etat ; une crise économique et financière, laquelle ne permet plus l’achat de la paix sociale ; une crise sanitaire due à une pandémie rétive et dont on ne voit pas l’issue ».

Reste à savoir si ces propositions trouveront écho chez qui de droit ! Quoi qu’il en soit, il semble clair que l’Algérie est désormais confrontée à au moins deux scénarios : l’organisation d’une période de transition, dont les mécanismes et la durée restent à définir, ou le maintien du statuquo, qui risque de déboucher sur de sombres perspectives. On sera sans doute fixés dans les prochaines semaines.