Déclaration de politique générale : le satisfecit d’Aymen Benabderrahmane - Radio M

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Déclaration de politique générale : le satisfecit d’Aymen Benabderrahmane

Radio M | 03/10/22 19:10

Déclaration de politique générale : le satisfecit d’Aymen Benabderrahmane

Par Meziane Isli

Les années se suivent et semblent se ressembler pour l’exécutif. Pour son premier grand oral devant les députés ce lundi, le Premier Ministre, Aymen Benabderrahmane, n’a pas dérogé à la règle éprouvée par ses prédécesseurs.

Durant toute son intervention, Aymen Benabderrahmane a présenté un bilan qui se veut positif de toutes les activités de l’exécutif dans divers secteurs et les réalisations durant une année. De la consolidation de l’Etat de droit et la rénovation de la gouvernance au renforcement de la sécurité et de la défense nationale, en passant par les actions entreprises pour la relance économique et l’amélioration de la protection sociale, Aymen Benabderrahmane a égrené toutes les actions et mesures prises pour impulser une nouvelle dynamique au développement et à la machine économique plombés par la pandémie du Covid. Fait notable : il a beaucoup focalisé sur l’arsenal juridique élaboré ou en voie d’élaboration pour renforcer la performance de certains secteurs ou pour organiser d’autres à l’image de celui de la communication. « Le présent bilan met en évidence les activités et actions réalisées par les différents secteurs durant la période allant de septembre 2021 à août 2022, période marquée par un contexte national et international particulièrement complexe, caractérisé par les effets récurrents induits, d’abords par la pandémie de la Covid-19 et ensuite par le déclenchement du conflit en Ukraine et ses retombées au plan international », a tenu à préciser d’emblée, Aymen Benabderrahmane, comme pour anticiper d’éventuelles critiques de la part des députés. En décodé : comme les autres pays, l’Algérie a été impacté autant par les conséquences de la pandémie que par les chamboulements géostratégiques induits par la guerre en Ukraine. Au regard de certains chiffres avancés, comme celui de la croissance (4,7%), la balance commerciale qui a enregistré un excédent de près de 9 milliards de dollars ou encore l’augmentation de 87 % des exportations hors hydrocarbures, la situation ne semble pas aussi préoccupante comme le relèvent certains spécialistes et autres acteurs politiques. Reste que souvent entre le discours et la réalité, le fossé est presque abyssal. Comment, en effet, convaincre les ménages de l’amélioration du pouvoir d’achat à travers les mesures prises récemment ou encore en projet alors que la majorité peine à joindre les deux bouts ? Et cela sans compter la persistance de façon épisodique de certaines pénuries. Plus encore, le bilan du gouvernement pêche par l’absence de référence à la détérioration de l’environnement social, à la propagation de certains fléaux sociaux et au climat politique pour le moins pesant et marqué par une effarante régression. Comme ses prédécesseurs, Aymen Benabderrahmane ne s’est attelé qu’à présenter le côté ambitieux de l’action de l’exécutif sans pointer du doigt les lacunes, les manquements et autres insuffisances. Omission volontaire ou perpétuation d’une certaine tradition de la gouvernance ? Pourtant, le bon sens commande un constat lucide des multiples facettes de la crise, seuls garants d’un rétablissement de la confiance nécessaire à toute perspective de développement. On connait ce qu’il est advenu du pays après les « bonne notes » que se sont attribués les gouvernements qui se sont succédés.