Le Moudjahid et ancien président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Said Bouhadja, s’est éteint mercredi à l’âge de 82 ans à l’hôpital Mustapha Pacha d’Algérie, des suites d’une longue maladie.

Saïd Bouhadja est l’archétype de l’apparatchik du système qui a occupé plusieurs postes au sein de son parti de toujours, le FLN durant plusieurs décennies. Plusieurs fois Mouhafedh et député, en charge de la communication du parti du temps de Amar Saâdani.

Une carrière qui connaîtra son apogée avec sa désignation par le président déchu Bouteflika à la présidence de l’APN en 2017. Il avait même tenté un dernier pied de nez en entretenant le suspense quant à une éventuelle candidature à la présidentielle de 2019, avant de se raviser en pleine conférence de presse, sur “un coup de téléphone”.

Saïd Bouhadja a toujours été très populaire auprès des militants du FLN, ce qui avait poussé le chef du parti en manque de légitimité et dont l’élection était contesté en interne, Abou El Fadhl Baadji de le désigner au bureau politique du parti en 2019.

Les algériens vont le découvrir lors de son bras de fer avec le clan Bouteflika. Alors que les proches du frère du président avait décidé de le déloger de la présidence de l’APN pour installer un homme de confiance, afin de préparer la candidature de président démissionnaire à un cinquième mandat, le vieux renard va tenir tête pendant plusieurs jours au cercle présidentiel en refusant de démissionner de son poste, sauf si… le président le lui demandait personnellement.

Une situation de blocage qui va pousser les députés proches de Saïd Bouteflika à cadenasser les portes de l’APN pour empêcher le président légitime de l’APN de rejoindre son bureau et actionner la commission juridique de l’assemblée populaire nationale qui va déclarer le poste de président de l’APN vacant et procéder à l’élection d’un nouveau président, en l’occurrence Moad Bouchareb.

Saïd Bouhadja contestera toujours son éviction et clamera qu’il est “le président légitime de l’APN.”