Contrairement au franc soutien affiché par les partis du pouvoir à la décision d’Alger de rompre les relations diplomatiques avec Rabat, le Parti des travailleurs (PT), a exprimé ses ‘’regrets’’ devant une telle évolution.
« Nous exprimons notre regret devant une telle évolution des relations entre les deux pays et affirmons que les liens historiques de fraternité et d’entraide entre les deux peuples ne sauraient être affectés par des crises, quelles que soient leur ampleur », a déclaré ce samedi, Louisa Hanoune, à l’ouverture de la réunion du Bureau politique du PT.
Ceci, malgré que Mme Hanoune prend le soin de noter « la légitimité » des raisons qui ont conduit à l’impasse. Entre autres l’attaque du représentant du Maroc à la réunion des Non-alignés.
Chances
Tout en insistant sur « la nécessité de régler tous les différends par les moyens politiques », la SG du PT constate avec satisfaction « la retenue » qui règne jusqu’à présent, chez les responsables des deux pays. Ce qui préserve, d’après elle « les chances d’un règlement politique ». Louisa Hanoune lance un appel à toutes les parties concernées « afin de faire barrage aux voix de ceux qui poussent les frères à s’entretuer au service d’intérêts étrangers ».
Abordant les questions qui occupent la scène politique, la première dame du PT a pointé du doigt « l’absence de toute capacité d’anticipation, de prospective et de planification chez les autorités » dans la gestion de la crise de la COVID-19.
Crise d’oxygène : les autorités au box des accusés
« Leur incapacité à fournir aux hôpitaux suffisamment d’oxygène, était la cause de la majorité des décès », accuse-t-elle, non sans avertir que le manque touche toujours de nombreuses wilayas, « ce qui ne laisse planer aucun doute sur la responsabilité des autorités dans la tragédie nationale ».
Sur les derniers incendies ravageurs, Mme Hanoune estime qu’indépendamment de ce que l’enquête judiciaire révèlera sur les leurs causes, « les responsabilités politiques doivent être situées ».
Se réservant de commenter l’enquête sur l’assassinat du jeune Djamel Bensmail, pour « ne pas l’influencer », Louisa Hanoune insiste cependant sur « la nécessité que soit faite toute la lumière sans restrictions ni interférences politiques ».Elle condamnera au passage « toute tentative de faire porter la responsabilité collective aux habitants de la wilaya ».
Incendies : situer les responsabilités
Mais, « comment en est-t-on arrivé à un tel stade de décomposition et décadence sociales qui enfantent des actes criminels d’une telle barbarie ? », s’interroge la secrétaire générale du PT.
« Plus de 200 détenus politiques et d’opinion en prisons dans des conditions dangereuses », « fermeture du champ politique et médiatique », « une machine judiciaire à pleine vitesse pleuvant des condamnations » et une orientation économique « porteuse d’un séisme social », sont autant d’ingrédients énumérés par l’oratrice.
Dans cette situation qu’elle qualifie de « très complexe et porteuse de tous les dangers », le bon sens et la responsabilité dictent, suggère Louisa Hanoune, « l’élaboration de politiques qui renforcent les ressorts de la nation et donc la priorisation de prise de mesures d’apaisement du climat social et politique ».
Par : Ahmed Ouali
