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Covid-19 en Algérie : Exit Delta, Omicron s’installe

Radio M | 02/01/22 16:01

Covid-19 en Algérie : Exit Delta, Omicron s’installe

La quatrième vague de Covid-19 est dans nos murs. Les bilans officiels des contaminations prennent de l’altitude chaque jour un peu plus. L’arrivée du variant Omicron, avec son fort potentiel infectieux, inquiète les spécialistes et fait peser de lourds périls sur le fragile système hospitalier algérien.

Hier samedi 01 janvier, les autorités en charge de la gestion de l’épidémie, ont fait état de 386 nouveaux cas et huit décès, confirmant la hausse. Selon le Pr Kamel Djenouhat, président de la Société algérienne d’immunologie, qui intervenait ce matin sur les ondes de la Radio nationale, la vague actuelle, due essentiellement à la souche Delta, devrait aller crescendo pour atteindre son point culminant avant la fin de la première quinzaine du mois en cours.

La reprise des cours ce dimanche, après les vacances d’hiver, n’est pas de nature à rasséréner. D’autant plus que le taux de vaccination dans l’Education nationale est particulièrement faible, pour ne pas dire insignifiant. Ils ne sont ainsi que 17.000 fonctionnaires, sur les 900.000 que compte le secteur, à être vaccinés. Et la nouvelle campagne lancée aujourd’hui ne risque pas de faire bouger significativement les lignes au vu de la grande défiance à l’égard du fameux sérum.

Dangereux chevauchement

En fait, la méfiance manifestée à l’égard du vaccin touche l’ensemble des sphères de la société. Les estimations les plus optimistes évaluent le taux de la population algérienne adulte vaccinée entre 20 et 30%. Les étudiants ne le sont qu’à 2% et les soignants, à 31%.

Ce déficit vaccinal constitue un terreau fertile au variant Omicron, plus contagieux, selon l’OMS, et qui commence à provoquer ses premiers cas dans notre pays. D’après des séquençages effectués par l’Institut Pasteur d’Algérie, 16 personnes en ont déjà fait les frais.

Bien que ses symptômes soient considérés par les experts comme moins graves que les souches précédentes, la loi du nombre et le chevauchement avec la vague Delta font planer un risque réel de saturation rapide des faibles capacités de réanimation du pays.

Les pouvoirs publics doivent impérativement changer de paradigme dans la gestion de l’épidémie pour contenir le tsunami qui s’annonce. La pédagogie et la transparence doivent être de rigueur pour amener les nombreux récalcitrants parmi nos concitoyens à se protéger par la vaccination.

Vers la fin de la pandémie ?

Un motif d’espoir tout de même : le variant Omicron pourrait, selon de nombreux experts, signer la fin de la pandémie. Le célèbre virologue belge Yves Van Laethem a affirmé, dans une déclaration au quotidien français Le Figaro, que «les personnes infectées par le nouveau variant ne souffrent d’aucune forme grave.»

Pour le scientifique, « un variant moins virulent remplacerait l’autre virulent et permettrait aux non-vaccinés de s’immuniser de manière bénigne”, ajoutant qu’un “rhume de 37,7°C de fièvre est moins problématique”.  La Covid-19 pourrait ainsi devenir aussi bénigne qu’un rhume.

Rachid Ikhenoussène