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Coronavirus: vers la fin du confinement à Wuhan, plus de 16.000 morts dans le monde

AFP | 24/03/20 10:03

Coronavirus: vers la fin du confinement à Wuhan, plus de 16.000 morts dans le monde

La province chinoise du Hubei, berceau de la pandémie de Covid-19, s’apprête à lever sa quarantaine au moment où plus de 1,8 milliard d’habitants dans le monde sont confinés et le virus continue de semer le chaos.

Dès mercredi, les habitants du Hubei (centre) considérés comme sains pourront se déplacer librement. Ceux de Wuhan, ville au coeur de l’épidémie et placée sous cloche depuis fin janvier, devront attendre le 8 avril, ont annoncé mardi les autorités.

Pour aller et venir, les habitants devront impérativement justifier d’un code QR “vert” sur leur téléphone portable. Délivré par les autorités, il atteste de leur non-infection par le nouveau coronavirus. 

“J’attends avec impatience la liberté”, a confié Willa, une Chinoise de Wuhan qui n’a pas souhaité donner son nom complet. Après plus de deux mois de confinement, “les habitants sont sous une pression immense”, a-t-elle expliqué à l’AFP.

La Chine a fait état mardi de 78 nouveaux cas de Covid-19. Mais il s’agit presque exclusivement de personnes venant de l’étranger. Une tendance qui alimente les craintes d’une nouvelle vague de contagion dans le pays, où l’épidémie était pratiquement jugulée.

Ces dernières semaines, le nombre de nouvelles contaminations dans le Hubei s’est considérablement réduit. Certains habitants ont déjà repris le travail et les transports publics redémarrent progressivement.

Maisons de retraite

Cette image tranche avec la situation chaotique ailleurs dans le monde.

La pandémie de coronavirus a déjà fait 16.000 morts au niveau planétaire et “s’accélère”, a estimé lundi l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui appelle les pays à passer à “l’attaque” en testant tous les cas suspects et en multipliant les quarantaines.

Car les systèmes de santé, y compris des pays les plus développés, sont au bord de l’explosion.

Avec une image symbolique, une patinoire devenue morgue: à Madrid, les autorités ont dû opérer cette transformation pour entreposer des cadavres, lors d’une journée noire avec près de 500 morts en 24 heures. L’Espagne déplore au total 2.182 décès et plus de 33.000 infections.

Signe du chaos en cours dans le deuxième pays le plus touché d’Europe, l’armée espagnole a été chargée d’intervenir dans des maisons de retraite après des séries de décès dans plusieurs établissements.

Ce mardi, ce sont les Britanniques qui découvrent le quotidien calfeutré. Le Premier ministre Boris Johnson, après des semaines d’atermoiements, s’y est finalement rallié, décrétant lundi soir un confinement pour au moins trois semaines au Royaume-Uni.

En Russie, c’est la fermeture des écoles qui est entrée en vigueur cette semaine.

‘En guerre’

En Europe, le cap des 10.000 personnes tuées par le coronavirus a été franchi en ce début de semaine, la majorité en Italie (environ 6.000), pour un total de près de 185.000 cas d’infection — une comptabilité officielle sans doute inférieure à la réalité.

Fait historique, l’Union européenne (UE) a suspendu lundi le Pacte de stabilité et de croissance, c’est-à-dire ses règles budgétaires.

Même l’Allemagne, chantre de la rigueur économique, a décidé de suspendre ses restrictions constitutionnelles liées aux déficits publics afin d’injecter des centaines de milliards d’euros pour soutenir son économie nationale. Le gouvernement table sur une récession “d’au moins 5%” pour 2020.

Les Etats-Unis, eux, vont “très bientôt” se rouvrir au monde des affaires, a paradoxalement déclaré Donald Trump dans la nuit de lundi à mardi. “Nous ne pouvons pas laisser le remède être pire que le problème lui-même”, a déclaré le président américain lors de son point presse quotidien à la Maison Blanche.

Après avoir minimisé — et moqué — la menace sanitaire pendant des semaines, puis s’être posé en président rassembleur d’un pays “en guerre”, M. Trump multiplie désormais les messages ambigus sur les restrictions en place pour limiter la propagation du Covid-19. Ses dernières déclarations semblent destinées à enrayer le vent de pessimisme qui souffle sur l’économie américaine et mondiale.

JO reportés ?

Car la Réserve fédérale (Fed) a eu beau annoncer lundi des aides massives aux entreprises et collectivités pour leur donner de l’oxygène, les marchés mondiaux y sont restés insensibles lundi: le Dow Jones est tombé à son plus bas depuis novembre 2016, et les bourses européennes ont également chuté.

Dans la ville de Wall Street, les autorités de New York, épicentre américain de l’épidémie (12.000 cas lundi matin, soit près du tiers des cas répertoriés aux Etats-Unis), avaient lancé plus tôt un appel à un confinement coercitif national.

Question confinement, plusieurs pays d’Afrique s’y sont mis lundi, comme l’Afrique du Sud, pays du continent le plus touché, où des militaires ont été déployés dans la capitale économique Johannesburg.

Enfin, la pression s’accentue sur le Comité international olympique (CIO), qui n’a toujours pas pris de décision concernant les JO de Tokyo, censés débuter le 24 juillet.

Le Comité olympique américain s’est dit lundi favorable à un report. La veille, ses homologues canadien, australien et suisse avaient eux-aussi appelé le CIO à organiser l’événement à une autre date.