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Coronavirus : la course contre la montre se poursuit pour trouver un vaccin

Ghada Hamrouche | 05/04/20 15:04

Coronavirus : la course contre la montre se poursuit pour trouver un vaccin

Une course mondiale est engagée pour trouver un vaccin efficace contre le Coronavirus qui a déjà tué près de 60.000 personnes depuis décembre 2019. En Australie, des scientifiques ont, selon la BBC, commencé à tester deux vaccins potentiels contre les coronavirus dans le cadre d’essais en laboratoire important. L’Organisation mondiale de la santé(OMS) a autorisé les tests sur les animaux de ces vaccins, fabriqués par l’université d’Oxford et la société américaine Inovio Pharmaceutical. Selon les chercheurs la vitesse et le niveau de coopération mondiale qui ont conduit à cette étape ont été sans précédent. « Normalement, il faut environ un à deux ans pour arriver à ce stade et nous avons en fait réduit ce délai à quelques mois », a soutenu Rob Grenfell de l’Organisation de la recherche scientifique et industrielle du Commonwealth (CSIRO), cité par la BBC. L’Agence européenne du médicament (EMA) a, pour sa part, précisé que le vaccin contre le Coronavirus ne sera pas prêt avant au moins une année  pour être disponible « en quantités suffisantes pour une utilisation généralisée ». « Au cours des derniers mois, l’Agence a collaboré avec de nombreux développeurs de médicaments thérapeutiques et un certain nombre de développements sont en cours. Cependant, à ce stade, sur la base des données préliminaires présentées à l’Agence, aucun médicament n’a encore démontré son efficacité dans le traitement de Covid-19 », a précisé l’EMA, dans un communiqué publié sur son siteweb. L’EMA a cité des traitements « potentiels » pour Coronavirus qui font actuellement l’objet d’essais cliniques pour évaluer leur innocuité et leur efficacité. Il s’agit, entre autres, de Remdesivir, de Lopinavir/Ritonavir (autorisé en tant que médicament anti-VIH) et de Chloroquine et Hydroxychloroquine (traitements contre le paludisme et la polyarthrite rhumatoïde).

L’effet protecteur du BCG

En France, aux Pays bas, en Allemgne, et dans d’autres pays européens, des chercheurs suivent la piste du vaccin BCG (anti tuberculose) qui serait efficace contre le Coronavirus. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM, France), le point de départ de la recherche est la corrélation trouvée dans les études épidémiologiques entre le taux de vaccination par le BCG et les taux de morbidité et de mortalité dus au Covid-19. « Le BCG a démontré auparavant chez les enfants un effet protecteur non spécifique contre les infections, en particulier respiratoires. Les vaccins vivants comme le BCG, le vaccin contre la rougeole ou contre la polio auraient des effets bénéfiques non spécifiques sur certaines infections. Le BCG pourrait ainsi permettre de diminuer l’importance de l’infection au Covid-19 en stimulant la mémoire de l’immunité innée, première immunité à entrer en jeu en face à une infection », a détaillé l’INSERM. « Il ne reste que quelques jours pour terminer la production du composant actif d’un vaccin contre le Coronavirus qui pourrait être testé sur l’homme début juin 2020 », a annoncé une équipe de scientifiques israéliens, citée par l’agence Reuters. « Nous en sommes aux étapes finales et dans quelques jours, nous conserverons les protéines – le composant actif du vaccin(…) Les essais humains de phase I seront menés sur des individus jeunes et en bonne santé, puis étendus à la population générale », a déclaré Chen Katz, chef du groupe de biotechnologie du Galilee Research Institute (MIGAL). Durant ces quatre dernière années, ces chercheurs ont travaillé sur le développement d’un vaccin contre le virus de la bronchite infectieuse (IBV), un coronavirus qui affecte les volailles. Après avoir étudié l’ADN séquencé de Covid-19, les chercheurs de MIGAL ont découvert que l’IBV est génétiquement similaire au Covid-19, utilise la même méthode d’infection. « Puis que nous avons travaillé sur un vaccin contre l’IBV, nous sommes en mesure de développer rapidement un vaccin humain contre le Covid-19. Nous sommes au milieu de ce processus, et nous espérons que dans quelques semaines, nous aurons le vaccin entre nos mains», a soutenu Chen Katz.

Un vaccin sous forme de pansement

L’IIBR, l’Institut israélien de recherche biologique, a, par ailleurs, annoncé, fin mars 2020, qu’il avait commencé à tester un vaccin contre le Covid-19 sur des rongeurs dans son laboratoire de défense biochimique à Ness Ziona. Aux Etats Unis, des scientifiques de l’Université de médecine de Pittsburgh disent avoir trouvé un potentiel vaccin contre le Coronavirus. Selon la revue scientifique britannique The Lancet, il s’agit d’un vaccin d’un nouveau genre délivré sous forme d’un petit patch à placer sur le doigt. «Cela ressemble grandement à un pansement composé de toutes petites aiguilles dans lesquelles nous incorporons le vaccin directement. Les 400 micro-aiguilles ont la largeur d’un cheveu humain, d’un demi-millimètre de long. Le tout est composé de sucre liquide auquel on ajoute le vaccin. Lorsque les micro-aiguilles sont dures, elles peuvent pénétrer les couches de la peau. Et alors qu’elles absorbent son humidité, elles se dissolvent et relâchent l’antigène dans la peau», a expliqué le chercheur Louis Falo, à la chaîne CBS. Les scientifiques se sont appuyés sur des recherches similaires pratiquées sur deux autres coronavirus le Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère) et le Mers (Syndrome respiratoire du Moyen Orient). The Lancet a indiqué que le vaccin a été testé sur des souris et a produit assez d’anticorps en quinze jours pour contrer le virus. Des essais cliniques humains doivent être faits pendant plusieurs mois.