Commémoration du "Printemps berbère" : des dizaines d'arrestations à Tizi Ouzou - Radio M

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Commémoration du “Printemps berbère” : des dizaines d’arrestations à Tizi Ouzou

Lynda Abbou | 20/04/22 15:04

Commémoration du “Printemps berbère” : des dizaines d’arrestations à Tizi Ouzou

Des dizaines de citoyens, dont des étudiants et l’ancien représentant des Arouch, Belaid Abrika, ont été arrêtés aujourd’hui à Tizi Ouzou, jour de la commémoration du 42e anniversaire du Printemps berbère (1980) et du 21e du Printemps noir (2001).

Alors qu’ils s’apprêtaient à commémorer le double anniversaire du Printemps berbère et du Printemps noir, des dizaines de citoyens se sont retrouvé interdits de tenir leurs manifestations symboliques, et d’autres ont été interpelés par la police de la même wilaya.   

Des sources locales ont indiqué qu’un dispositif important a été déployé dans la ville de Tizi Ouzou dès le matin. « La police est intervenue lorsque les dizaines de citoyens et d’étudiants s’apprêtaient à entamer leur marche devant le portail principal de l’Université Mouloud Mammeri, en direction du centre-ville », ont affirmé les mêmes sources.

Pour leur part, des étudiants se sont exprimés sur les réseaux sociaux our “exiger la libération inconditionnelle de tous les citoyens interpelés”.

Chaque année des manifestations grandioses sont organisées dans les différentes wilayas de Kabylie pour commémorer le Printemps berbère qui reste une date symbolique de la lutte menée par cette région pour la démocratie, la justice sociale, la liberté et l’identité.  

Cette commémoration intervient cette année dans un contexte politique marqué par la répression, où les autorités interdisent toutes sortes de manifestations et au moment où les activistes des droits démocratiques comptent plus de 300 détenus.

Il y a 42 ans, la Kabylie s’est révoltée suite à l’annulation par les autorités d’une conférence de presse de l’anthropologue Mouloud Mammeri à l’Université de Tizi-Ouzou. Un événement qui a plongé la région dans une révolte d’envergure.  

Le 20 avril 2001 , alors que les habitants de Kabylie et du reste du pays s’apprêtaient à célébrer le 21e anniversaire du Printemps berbère d’avril 1980, le jeune lycéen de 18 ans, Massinissa Guermah, a été tué par une rafale de kalachnikov dans les locaux de la gendarmerie de Béni-Douala. Un assassinat qui avait déclenché des manifestations massive dans toute la région.

Le bilan de cette révolte en 2001 est de 128 morts -majoritairement des jeunes- et des milliers de blessés. Leurs familles, mais aussi des partis politiques, des associations et des militants des droits humains continuent, à ce jour, de réclamer « vérité et justice ».