Bir El Djir Chrono 6 : Algérie-France et 3000 m steeple en marqueurs d’époque - Radio M

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Bir El Djir Chrono 6 : Algérie-France et 3000 m steeple en marqueurs d’époque

Radio M | 01/07/22 10:07

Bir El Djir Chrono 6 : Algérie-France et 3000 m steeple en marqueurs d’époque

La lumière a décliné au-dessus du stade Olympique d’Oran et les projecteurs se sont allumés. C’est le moment qu’aime la grande Histoire pour se mettre en marche. Les gradins se sont remplis au 4/5e et le vent est nul. Suspension du temps. Un interstice peut alors s’ouvrir pour le remonter.

Oran a vécu un crépuscule de grande cité olympique. 30 000 spectateurs au complexe Miloud Hadefi pour la première journée d’athlétisme des JM et 40 000 autres supporters au stade Zabana pour un Algérie-France couperet pour la qualification en demi-finales du tournoi de football. La faille spatio-temporelle s’est entrouverte avec le coup de starter du 3000 steeple au stade olympique. Elle conduit, bien sûr, à 1975. Boualem Rahoui, l’Oranais offrait, au stade du 05 juillet d’Alger, à son pays sa première médaille d’Or à des Jeux Méditerranéen. Avec son temps de référence de 8,20 min cette saison, Billal Tabti, arrivé à maturité à 28 ans, pouvait prétendre au podium. Il a profité de l’accélération au 800 m de son compatriote Hichem Bouchicha pour relancer un train dangereusement retombé au 2e kilomètre. Et décanter la course avant les deux derniers passages de la rivière.

Le récit aspire à la postérité lorsque le sacrifice de Bouchicha a permis à Tabti de contrer à la cloche et de s’imposer avec, bonheur suprême, son équipier sur le podium, supplanté sur la ligne par le marocain Mohamed Tindouft. Oran 2022 a fait mieux qu’Alger 1975.

Il faut bien se résoudre à cette idée. Les jeux sont le rendez-vous des disciplines olympiques hors football.

Une médaille d’or et une médaille de bronze sur le 3000 steeple marquer d’époque. Dans un stade aux meilleurs standards de la Golden League. Avec, en plus, le feu dans les gradins, comme nulle part ailleurs. À l’allégresse de Bir El Djir allait répondre l’anxiété d’El Hamri. But d’avance de la France devant l’Algérie, à Zabana. Comme en 1975 au 05 juillet.

L’Histoire qui bégaie ne scande pas les mêmes sacrements. Le stade d’athlétisme va continuer à vibrer. Le plus beau champion algérien entrait en lice. Mohamed Tahar Triki a raté le podium olympique de Tokyo, l’été dernier, pour 4 cm. Il a pris une marge de 14 cm, ce jeudi, pour se protéger de l’Italien Tobia Bocchi, et s’offrir un tour d’honneur de taille olympique avec son dauphin du jour, heureux d’arborer l’emblème italien et de partager l’immersion dans la liesse dévalant des travées.

Dans ce jeu de rôles de l’Histoire algérienne des JM, il valait mieux être au stade olympique qu’à celui de Zabana. L’athlétisme plutôt que le football. Le récit a changé en 42 ans. La France va gagner et éliminer les U18 de Mourad Slatni, auteurs d’une belle remontada, contrariée par la fermeture brutale de la trappe spatio-temporelle. Il y’ aura 3 buts à 2 cette fois aussi. En inversé. Après Betrouni, pas de Meguelati. Il faut bien se résoudre à cette idée. Les jeux sont le rendez-vous des disciplines olympiques hors football.

Lui, a toute la saison pour exercer son diktat. Eux, ont la postérité des Grands-Messes œcuméniques. Accrochages et protestations, à Zabana, le football a flirté avec ses travers. Au complexe Miloud Hadefi, les 30 000 présents ont applaudi tous les champions. Surtout l’Égyptienne Basant Hemida, qui, en 11 s 02, a survolé en puissance la concurrence du 100 m. Oran 2022 vont se poursuivre sans la ferveur du football. Il y a mieux. La magie de l’athlétisme dans son écrin doré.