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Autriche, Pays-Bas et Antilles: les mesures anti-covid ne font pas l’unanimité

Rédaction avec AFP | 20/11/21 19:11

Autriche, Pays-Bas et Antilles: les mesures anti-covid ne font pas l’unanimité

On manifeste par milliers à Vienne, on se révolte aux Pays-Bas, et on se rebelle dans les Antilles françaises. Face aux mesures anti-Covid adoptées pour endiguer la recrudescence de la pandémie, qui s’emballe en Europe, malgré des taux de vaccination des plus élevés au monde, la protestation s’amplifie.

Plus de 35.000 personnes dans la capitale autrichienne se sont réunies à deux pas de l’ancien palais impérial de la Hofburg pour dénoncer « la corona-dictature » et le « fascisme », à deux jours de l’entrée en vigueur d’un nouveau confinement jusqu’au 13 décembre.

Dans une Europe redevenue l’épicentre de l’épidémie, malgré un taux de double vaccination des plus élevés au monde (dépassant les 60%), l’Autriche, où les cas covid atteignent des niveaux inédits depuis le printemps 2020, est le premier pays à confiner à nouveau totalement sa population mais plusieurs autres pays ont annoncé un durcissement des restrictions ces derniers jours. L’Autriche avait d’abord confiné les non-vaccinés. Aujourd’hui, même les vaccinés sont concernés par la mesure.

L’Autriche est aussi devenu le premier pays de l’UE à rendre la vaccination obligatoire pour toute la population, à partir de février.

La manifestation de Vienne s’est déroulée globalement dans le calme, hormis quelques jets de canettes et fumigènes, mais sous haute surveillance de la police, qui redoutait la venue d’identitaires, de militants néonazis et de hooligans et craignait la répétition des incidents survenus vendredi soir à Rotterdam, aux Pays-Bas quand une manifestation a tourné à l’émeute.

La police a fait état de dizaines d’arrestations et de sept blessés, « dont des policiers », tandis que le maire de Rotterdam Ahmed Aboutaleb a dénoncé une “orgie de violence”.

Les manifestants protestaient notamment contre une interdiction prochaine d’accès aux restaurants et bars pour les personnes non vaccinées ou ne pouvant apporter la preuve de leur guérison.

Aujourd’hui, de nouveaux rassemblements ont eu lieu à Breda (sud), où environ 300 personnes ont défilé dans le calme, et à Amsterdam où plusieurs centaines d’opposants aux mesures sanitaires se sont retrouvés dans le centre malgré l’annulation de la manifestation qui y était prévue par son organisateur.

En janvier, les Pays-Bas avaient déjà connu leurs pires émeutes depuis quatre décennies, y compris à Rotterdam, après l’entrée en vigueur d’un couvre-feu.

Ambiance «guérilla » aux Antilles

De l’autre côté de l’Atlantique, la mobilisation des opposants au pass sanitaire et à la vaccination obligatoire des personnels soignants, lancée par un collectif d’organisations syndicales et citoyennes, tourne à la violence en Guadeloupe, une des deux principales îles des Antilles françaises.

Malgré le couvre-feu imposé par les autorités, la nuit de vendredi à samedi a de nouveau été marquée par des pillages et des incendies, une source policière faisant état de « tirs à balles réelles » visant un véhicule de police et des gendarmes mobiles.

“Une vingtaine de pillages ou tentatives de vols” ont été recensés dans des commerces notamment à Pointe-à-Pitre, le chef-lieu, et selon le ministère de l’Intérieur, 29 personnes ont été interpellées.

Vendredi, quatre immeubles de Pointe-à-Pitre étaient partis en fumée, selon les pompiers, tandis que les manifestants affrontaient la police à coup de pierres ou de tirs de mortier autour de barrages routiers.

Devant l’hôpital de la ville, un barrage de manifestants empêche l’entrée des véhicules autres que les ambulances mais filtre le personnel autorisé à entrer. Les autorités font remarquer que le manque de personnel est aggravé par « une vague d’arrêts maladie », sur « consigne syndicale », ce qui oblige par exemple à annuler des chimiothérapies.

Enfin, En Australie, à Melbourne plus précisément, a eu lieu une des premières contre-manifestations, qui a réuni 2.000 personnes, en soutien aux mesures anti-Covid. Plus tôt, 10.000 personnes ont défilé à Sidney et plusieurs milliers à Melbourne pour protester contre la vaccination obligatoire, qui n’est exigée que dans certains Etats et Territoires pour certaines catégories professionnelles, alors même que la vie est redevenue quasi-normale dans le pays.