Record man africain du saut en hauteur durant les années 80, icône de l’élite nationale algérienne, Krim Abdennour est décédé dans la nuit du vendredi à l’âge de 61 ans. Il a été inhumé ce samedi à Tipaza.
L’enfant d’El Biar était connu pour son rapport à l’humain, son sens de l’humour, sa joie de vivre et son franc-parler. Éternel optimiste, il était prêt à relever tous les défis et n’avait peur de rien, un challenger né. On comprend mieux la personne quand on apprend qu’il est le neveu de Feu Krim Belkacem.
Explosif et majestueux comme un aigle, il bat le record d’Afrique du saut en hauteur en réalisant un saut magique à 2.22m a Alger à seulement 21 ans. À cette période, le record du monde détenu par l’Allemand Dietmar Mögenburg n’était qu’à 13 cm (2.35 m). Et pour démonter encore plus son amour à l’exploit et sa défiance à la gravité, Abdennour sautait avec les deux pieds, il avait 2.05 m avec le pied gauche.
Gravement blessé au genou en 1985 dans un concours à la longueur, sa carrière a été soudainement stoppée. Après plusieurs interventions en Algérie et à l’étranger et des années de lutte, mais avec toujours la rage de gagner et d’aller plus haut, il revient 4 ans plus tard, en 1989 pour être vice champion d’Afrique (2.15 m) derrière son ami et compagnon de saut de longue date Othamne Belfaa.
Après une carrière forte en émotion, Abdennour qui avait obtenu en 1986 son diplôme de conseiller en Sport option Management du Sport à l’Institut des Sciences et Technologie du Sport « I.S.T.S » devient coach sportif pour transmettre tout son savoir acquis durant des années.
Suite à une petite période en tant que coach et membre du staff technique de l’équipe nationale, il quitte l’Algérie en 1996 jugeant qu’il n’y avait pas assez de moyens nécessaires pour travailler et former l’élite de demain pour les Emirats arabes unis où il est resté deux années avant de s’installer au Qatar.
Au Qatar, Abdenour a occupé le poste d’entraîneur national pendant près d’une vingtaine d’années où il a formé un grand nombre d’athlètes au saut en hauteur. Parmi les grands champions qu’il a formés au Qatar nous retiendrons les noms de Mutaz Aissa Barshim, champion du monde à Doha, Rashid Ahmed al-Mannai, champion d’Asie et Arabe, Khaled Essaid Assari, recordman des pays du Golf et son fils Hichem Krim, champion d’Afrique d’Athlétisme.
Retiré depuis quelques années du monde de l’Athlétisme, il revient en Algérie tout en gardant l’espoir que le rêve de son oncle se réalise, il quitta ce monde avec un ultime saut vers l’au-delà en laissant derrière lui un parcours et une histoire pour l’Athlétisme et le sport Algérien.
Qu’il repose en paix.
Seddik Touaoula