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Algérie : faut-il supprimer le poste de wali ?

La Rédaction | 26/09/21 16:09

Algérie : faut-il supprimer le poste de wali ?

a l’occasion de la rencontre gouvernement-walis présidée par le Chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune, tenue le 25 et 26 septembre 2021, dans l’objectif d’évaluer les actions effectuées depuis la première réunion du genre, tenue en février 2020, un débat sur le rôle des walis et leur impact sur le travail des élus s’avère des plus utiles en ces moments.

Les élus des assemblées populaires des wilayas (APW) et des Assemblées populaires communales (APC), notamment ceux de l’opposition dénoncent le rôle que joue les walis et les chefs de daïras. Pour eux, cette administration n’est qu’un « obstacle bureaucratique » qui empêche les élus de répondre aux préoccupations de la population.  C’est d’ailleurs l’une « des raisons qui a poussé le Rassemblement pour la culture et la démocratie à boycotter les élections locales prévues le mois de novembre prochain » avait affirmé le représentant du parti, Mourad Biatour lors de son passage à l’émission politique Cinq sur cinq de Radio M.

Contacté par Radio M, le politologue Soufiane Sakhri, trouve que les prérogatives qui sont aujourd’hui entre les mains des walis doivent être remises aux élus des APW et des APC. « Les représentants de l’administration, sont là pour contrôler mais c’est un rôle qui doit être assuré par la Cour des comptes, car à ce rythme, le wali a fini par devenir un obstacle bloquant les élus notamment les élus de l’opposition ou ceux qui ont une tendance politique différente de celle du wali » a expliqué le politologue.   

De son côté, le politologue Cherif Driss, a fait savoir que l’Algérie « suit dans son architecture de l’Etat le schéma français jacobin qui se base sur la centralisation ». En revanche, l’universitaire a expliqué que « la France a fait depuis des réformes mais du côté algérien le schéma est resté figé ». « Les autorités algériennes parle dans leur discours de la décentralisation mais le régime reste centralisateur. Les élus n’ont pas de prérogatives suffisantes et les walis nommés par Tebboune n’ont pas de compte à rendre. Nous sommes dans un schéma vertical » a-t-il ajouté.

Dans le même sillage, le consultant en gouvernance et stratégie de développement durable, Ali Harbi, a indiqué que le poste de wali, « est un problème de la gouvernance qui a montré la domination de l’administration, avec un bilan d’inefficacité et des retards de projets ».   

Pour Ali Harbi, le poste du wali a servi de relais à la « Issaba », (bande), et que la preuve selon lui, c’est le nombre des walis poursuivis en justice pour des affaires de corruption. « Le point faible de la république aujourd’hui c’est le poste du wali, et la solution c’est la suppression de ce poste et de remettre la gouvernance entre les mains des P/APW » a conclu le consultant.