Le siège du parti ne doit être utilisé que pour les affaires administratives “conformément au rôle des partis politiques”. C’est le message qu’un commissaire de police a transmis, au nom du Wali d’Alger, au responsable du bureau régional du RCD dont le siège se trouve au 87 rue Didouche Mourad, un des lieux où les militants du parti ou des citoyens se rassemblent en attendant le début de la manifestation à la fin de la prière du vendredi. 

Selon un communiqué du RCD, l’officier de police a fait part au responsable du Bureau régional de la “ l’inquiétude du premier responsable de la capitale du pays quant aux désagréments qui pouvaient être occasionnés par les regroupements hebdomadaires des militants du parti et de citoyens au niveau de ce siège”.  

“Sidérant! Même, le couple président déchu – Zerhouni, n’a pas osé une telle injonction alors que notre siège a été assiégé à maintes reprises pour nous empêcher de manifester des années durant” indique le RCD. 

Multiplications des arrestations matinales

Au-delà de l’aspect jugé “sidérant” par le RCD de la vision du rôle des partis que comporte cette notification, il faut relever qu’elle intervient dans un contexte où les arrestations “matinales” se sont multipliées les vendredi matin avec une interdiction musclée des pré-manif qui avaient traditionnellement lieu avant le grand flux des manifestants après la prière. Le siège du RCD rue Didouche, l’entrée de la rue Messonnier et les alentours de la mosquée Errahma sont les points de ralliements matinaux traditionnels avant le début des manifestations après la fin de la prière. 

S’agit-il d’interdire aux manifestants de venir attendre au niveau de ces points de rencontre traditionnels? La question est posée. En tout état de cause, le RCD a tenu à rappeler que ses sièges “sont ouverts aux citoyens pour discuter des problèmes du pays , organiser des réunions publiques et la solidarité entre tous les militants politiques et les citoyens qui combattent pour une autre alternative au système politique corrompu et corrupteur”.

Les pouvoirs publics, ajoute le RCD, savent que “nos bureaux n’abritent pas des délinquants ou des noceurs et que la première protection de nos bureaux est précisément l’œuvre du voisinage”. Tout en mettant garde contre les promoteurs d’une “politique de normalisation”, le RCD appelle “à la poursuite de la mobilisation pacifique et à la vigilance” et donne rendez-vous au “vendredi prochain”.